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Éditorial : Hésitation

L’Administration générale des douanes et des impôts indirects a enfin décidé de sortir de son silence et de communiquer sur le démantèlement d’un réseau de trafic de soie qui opérait à Casablanca.
Dans un communiqué officiel, la Douane a annoncé, sans préciser la date, que ses services ont réussi à démanteler toute la trame des personnes qui s’adonnaient à ce trafic et à remonter la filière jusqu’au principal responsable. Après une introduction pleine de suspense, la note publiée par la douane précise qu’il s’agit de David Chetrit. Un individu qui avait déjà été « impliqué dans des affaires d’abus de régimes économiques lors de la campagne d’assainissement de 1996 ». Le communiqué explique ainsi les détails de l’enquête qui aurait mené jusqu’aux contrevenants et permis la découverte de leur mode opératoire ainsi que les noms des sociétés impliquées. Enfin, l’Administration des douanes affirme que ses services sont actuellement à pied d’oeuvre pour approfondir l’enquête sur ce trafic et déterminer toutes les responsabilités.
Ainsi, notre Administration des douanes annonce à l’opinion publique ce que tout le monde savait déjà depuis plusieurs jours grâce à la presse. Un retard qui serait probablement dû à une hésitation des responsables de cette administration à communiquer sur la question. Ou, peut-être, à une sous-estimation de la gravité des faits incriminés aux personnes impliquées dans ce trafic. En tout cas, cette administration a préféré se donner un peu de temps avant de décider de rendre l’information publique. Mais, au-delà des questions liées au timing de la communication, celle-ci contient deux détails très intéressants et qui méritent que l’on s’y arrête.
Le premier concerne le principal accusé dans l’affaire à savoir le dénommé David Chetrit. La note précise qu’il s’agit d’un individu ayant déjà été interpellé, jugé et condamné pour la même activité délictuelle lors de la célèbre campagne d’assainissement de 1996. Il s’agit donc de quelqu’un qui avait des antécédents dans le trafic et la fraude douanière. Ce qui suppose plusieurs questions sur l’efficacité des services douaniers. Car, comment peut-on imaginer que quelqu’un ayant un historique comme Chetrit n’ait pas fait l’objet d’un contrôle assez rigoureux pour l’empêcher de récidiver.
Deuxièmement, la douane fait état d’une utilisation frauduleuse des codes d’accès informatique d’une société à l’insu de sa direction au profit du réseau démantelé. Une découverte qui devrait normalement interpeller la direction de la douane et l’inciter à remettre en question la sécurité des opérations réalisées à travers le système informatique.
Enfin, ce qui étonne dans toute cette histoire est qu’elle ne suscite aucune réflexion de la part de ceux qui sont censés le faire sur le régime de l’admission temporaire. Un régime dont la vulnérabilité a été prouvée et que la douane hésite encore à en réformer les modalités et les conditions afin de l’immuniser contre toute tentative de fraude.

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