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Éditorial : Implication

La Banque mondiale ne tarit pas d’éloges sur le Maroc pour son engagement dans le libéralisme, son respect des échéances des réformes économiques qu’il faut pour accompagner ces engagements et surtout le désengagement de l’Etat de tout ce qui est dépenses sociales non productives. L’institution financière internationale voit en le Maroc un bon élève à suivre, un exemple de discipline qu’elle veut rééditer et surtout un laboratoire des nouvelles formes de management international en matière de créances et de solvabilité.
Il est vrai que depuis l’entrée en vigueur du Programme d’ajustement structurel en 1983, qui oblige le Maroc à plus d’économies en matière sociale, qui privilégie les équilibres budgétaires en tant que moyen de gouvernance et surtout qui limite les prérogatives de l’État dans les domaines économiques et sociaux, les risques de dérapages ont été contournés tant bien que mal. Mais il est vrai aussi que l’économie du pays a, entre temps, pu dépasser les obstacles inhérents à un système à peine sorti du monopole de l’Etat.
Mais la question qui se pose aujourd’hui alors que le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, est parmi nous, que le responsable du département Eau dans la Banque mondiale, Salah Dargouth, est aussi parmi nous, est de savoir si l’engagement marocain envers cette institution est vraiment bien compris de la part des décideurs et des experts de l’institution.
Il faut dire que les relations entre un pays et un établissement financier ne doivent pas être réductrices. En ce sens que les rapports ne doivent pas être pris sous le seul angle des créances soldées ou en souffrance. C’est plutôt une implication de l’institution de crédit en matière d’expertise, de savoir-faire, de conseil et surtout de perspectives de développement et de mise en place d’instruments et de canaux à même de supporter un véritable maillage d’actions et d’opportunités d’échanges, dans le cadre d’un partenariat à fort contenu. Dans ce cadre, on estime, côté marocain, que la visite de James Walfensohn est une occasion précieuse pour explorer avec ses divers interlocuteurs, institutionnels et opérateurs privés, les nouvelles pistes adaptées au niveau de maturité des relations du Maroc avec la Banque mondiale. L’apport de la Banque mondiale à la réalisation d’infrastructures de base au Maroc, notamment le port de Tanger Méditerranée dont le Souverain a donné, hier, le coup d’envoi des travaux, est intéressant à relever. À relever aussi que les différents responsables des divers départements de la Banque mondiale sont de plus en plus enclins à opérer des approches de proximité, des visites sur des sites retenus pour divers projets et des expertises mises à la disposition des spécialistes marocains. La visite de M. Dargouth en est un exemple patent. Cela se passe alors que le rejet manifesté par une partie de l’élite marocaine au début des années quatre-vingt dès qu’il s’agissait d’évoquer les relations avec les institutions financières internationales, n’est plus qu’un vague souvenir, ou presque. Cela se passe aussi à un moment où l’on ne jure que par la mondialisation et ses règles impératives. Alors, il faut bien que toutes les parties jouent clairement le jeu.
L’engagement du Maroc ne s’est jamais démenti. Reste que l’implication de la Banque mondiale devrait être au diapason des aspirations marocaines. Cela renforcera davantage l’exemplarité du cas du Maroc dans la mise en oeuvre de programmes concernant des pays de la région qui ne sont qu’au commencement de leur partenariat avec la BM.

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