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Éditorial : Interaction macabre

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Le fameux projet sur le permis à points, présenté lundi en Conseil de gouvernement, pourrait enfin entrer en vigueur dès  début 2006 une fois franchie l’étape du Conseil de ministres et du vote au Parlement. Fameux projet car son avènement a pris paradoxalement beaucoup de retard dans un pays où la délinquance routière, coûteuse autant en vies humaines qu’en moyens financiers, a battu tous les records, faisant des ravages tous les jours.
En attendant la décrue, le carnage continue de plus belle. La situation est devenue telle que les multiples campagnes de sensibilisation en direction des conducteurs et des usagers de la route semblent inopérantes. Il était urgent de prendre le problème à bras-le-corps et en finir avec le laxisme qui continue à caractériser le code national de la route. L’obligation du port de la ceinture de sécurité, plus ou moins respectée, sous peine d’amende, était un premier élément du dispositif de fermeté adopté récemment par les pouvoirs publics. Le permis à points est une deuxième réforme en vue qu’il convient cependant d’accompagner d’une révision en profondeur des méthodes de travail des auto-écoles. L’objectif étant de ne délivrer le document rose qu’à ceux qui auront fait montre,  à l’issue des différents examens, d’une aptitude certaine à manipuler un véhicule. Ce qui n’est pas le cas jusqu’ici en ce sens où le permis de conduire est tout ce qu’il y a de facile à obtenir même si le candidat pour des raisons de vue ou autres motifs n’y a pas normalement droit. Souvent, cette absence du “savoir-conduire“  se transforme sur les routes en arme fatale. 
Le permis à points c’est bien. En respecter la philosophie c’est encore mieux. En effet, il ne faut pas que les gardiens sur le terrain de cette réforme à caractère à la fois répressif et pédagogique, une fois entrée en vigueur, s’amusent à la vider de sa substance en se montrant complaisants avec les chauffards qui s’assoient sur le code de la route. C’est le danger qui guette cette future loi comme beaucoup d’autres d’ailleurs dans ce pays. Sévir en donnant l’exemple, quel que soit le statut du contrevenant, et communiquer sur ce travail, restent le meilleur moyen de crédibiliser le projet du futur permis et marquer des points contre les criminels de la route.
Le Maroc a la triste réputation d’être l’un des pays où la route tue le plus. Il paraît que les responsables ne mesurent pas vraiment  l’impact de cette désastreuse  image sur un secteur aussi important que le tourisme. Nombre de touristes étrangers hésitent à venir au Royaume à cause de cette situation. Si les erreurs humaines, excès de vitesse, conduite en état d’ébriété, sont souvent à l’origine des accidents, il n’en reste pas moins que l’état des routes est aussi en cause ainsi que l’état technique des véhicules. En fait, un faisceau de facteurs qui se conjuguent dans une interaction macabre.

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