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Éditorial : Jeu trouble

Le patron de la FIFA s’est avéré un mauvais joueur. Joseph Blatter, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient de se voir attribuer une palme peu enviable. «Carton Rouge ! Les dessous troublants de la FIFA». Un brûlot qui, à peine mis sur le marché, se vend déjà comme des petits pains. Dans ce livre, véritable pavé  (462 pages), il y a à boire et à manger. Le dieu-football est accusé (sic) «d’avoir eu recours à la corruption, d’avoir truqué les élections internes du président de la Fédération, notamment en 1998 et 2002, et d’avoir détourné une partie de l’argent des billets de la Coupe du monde disputée en France».
De ce côté, on est un peu rassuré. Tant pis pour 2010, puisque le Maroc n’a pas voulu tremper (re-sic) dans «Les dessous troublants de la FIFA». Comme le montre, preuves à l’appui, l’auteur du livre, le journaliste britannique Andrew Jennings, qui s’est déjà illustré par un précédent pavé intitulé «La Face cachée des Jeux olympiques». Mais voilà, son livre flambant neuf risque de surpasser le précédent en notoriété, puisqu’il a suivi la voie de l’investigation pure et dure. L’effet est tel qu’il a déjà éclaboussé la Suisse, pays d’origine de Joseph Blatter. «Un tribunal de Zurich a interdit mon livre en Suisse la semaine dernière alors qu’il ne l’avait pas lu», se plaint Andrew Jennings dans un entretien au quotidien parisien «Libération». Alors, pourquoi ce livre fait-il peur à ce point ? Si les informations qu’il apporte sont discutables, pourquoi la Suisse, à l’instigation (certaine) du patron de la FIFA, s’est-elle résolue à interdire ce livre ? Fruit de quatre années d’investigation, ce livre dévoile au grand jour des méthodes très peu «fair-play» dans l’univers glauque de la Fédération et de tous les satellites qui gravitent autour … L’International Sport Leisure (ISL), société chargée par la FIFA de gérer les droits télévisés et de sponsoring de la Coupe du monde, en a pris pour son grade. Fondée par Horst Hassler, patron d’Adidas, qui n’est autre qu’un protégé du tout-puissant Blatter, cette société aurait pris le malin plaisir de graisser la «patte» aux gros bonnets de la FIFA. Selon A. Jennings, elle aurait mystérieusement versé 650 000 euros sur les comptes de la FIFA, avant que cette somme ne soit détournée sur le compte personnel d’un dirigeant, en guise de «prime» aux services «loyaux» qu’il lui aurait rendus. D’autres affaires trop peu catholiques sont à mettre au passif, pour ne pas dire le «pedigree», de ce combinat FIFA-ISL, mais le cas Blatter mérite beaucoup plus d’attention.
Dans son livre, A. Jennings nous montre comment ce monsieur, rodé et érodé par tant d’années de magouilles, a pu «négocier» sa réélection  en 2002, au détriment du candidat africain, Issa Hayatou, président de la CAF (Confédération africaine de football). L’auteur affirme que ce dernier, qui incarnait, aux yeux des observateurs, le candidat du changement, avait été écrasé par le vieux-nouveau candidat rompu à la combine.

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