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Éditorial : La fin du flirt

Le ministre istiqlalien des Relations avec le Parlement a jeté récemment un gros pavé dans la mare. Saâd El Alami a accusé le groupe parlementaire PJD d’utiliser plus que de raison les questions écrites pour régler des affaires personnelles.
Faux, rétorquent les mis en cause à grands trémolos d’indignation. Alors, quel est le ressort intime de l’accusation grave de M. Alami dont le travail consiste à faciliter les rapports entre les membres de la Chambre et le gouvernement et non pas de les envenimer ?  Faut-il voir dans le propos accusateur du ministre une réponse istiqlalienne du berger à la bergère, suite à l’affaire de l’élection du président du Parlement qui a vu le PJD maintenir son candidat au deuxième tour au lieu de voter pour le prétendant malheureux, l’istiqlalien Abdelhamid Aouad ? Le parti de Abbas El Fassi a-t-il conçu un certain dépit par rapport à l’attitude d’une formation dont il se considérait, en certains points, comme proche dans la perspective d’une prochaine alliance politico-électorale ? Il est vrai que l’Istiqlal a compris, à juste titre d’ailleurs, que le PJD est une performante machine électorale à égrener les votes et à récolter des sièges parlementaires. Une machine dont il a d’ailleurs tiré profit lors des dernières législatives grâce à une consigne de vote secrète des pontes du PJD de voter Istiqlal dans les circonscriptions non couvertes par les Islamistes.  Voilà que l’épisode du perchoir vient perturber les calculs des Istiqlaliens, qui ne savent plus tellement s’il faut compter sérieusement sur les hommes de Saâd Eddine El Othmani. En fait, dans cette histoire, ces derniers ont plus voté pour Driss Jettou qu’ils tiennent en haute estime que cherché à faire gagner le candidat de l’USFP dans une stratégie dont ils espèrent tirer des dividendes politiques pour les années à venir. 
En tout cas, la sortie fracassante de Saâd El Alami contre des députés PJD remet en cause beaucoup de choses. Elle s’apparente à une déclaration de guerre qui pourrait mettre fin au flirt politique plus ou moins avoué entre les deux formations. Une chose est sûre : l’Istiqlal, qui a eu du mal à convaincre sur les raisons qui l’ont poussé à présenter un candidat contre celui de la majorité au risque d’affaiblir sa propre position à l’intérieur du gouvernement, renvoie actuellement les signes d’un parti qui se cherche encore. D’un côté, s’il tient encore, et ce contre l’avis des militants, à la Koutla, malgré le fait qu’elle ait administré plusieurs fois la preuve de son inanité, c’est  parce que ce cadre lui permet d’éviter d’être isolé politiquement et de se retrouver avec des partis qui végètent actuellement dans l’opposition. De l’autre, il veut tant être adossé à une structure partisane solide autre que le frère-ennemi l’USFP, en vue de garantir constamment son ticket d’entrée au gouvernement.
En somme, l’Istiqlal est écartelé entre l’USFP et le PJD. Dilemme douloureux.  Pour le moment, Abbas El Fassi et ses troupes, un peu perdus, ne savent pas où ils habitent.                                         

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