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Éditorial : La gangrène de la gabegie

© D.R

Abderrahmane Zidouh est devenu célèbre malgré lui avec la disparition du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le contraste est de taille, puisque la suppression d’un département où il exerçait, l’a propulsé au poste de patron de ce département. Cela paraît insensé, mais M. Zidouh, qui était secrétaire général du défunt ministère de la Jeunesse et des Sports, continue à exercer en tant que tel dans le même bureau et le même siège. A la différence près qu’il est aujourd’hui secrétaire général d’un ministère qui n ‘existe plus et qui a été réduit à un département de sport relevant de la Primature. A partir de cette hiérarchie bizarre, on n’est plus à une contradiction près, même si elle prend la taille de la création d’un poste que la loi ne reconnaît pas. C’est ainsi que Zidouh a été bombardé secrétaire général du département sport lequel dépend de la Primature, mais avec une autre appellation: l’administration des sports. Tout cet imbroglio a été créé parce le Premier ministre Driss Jettou n’a pas jugé nécessaire de conserver un ministère qui supervise jeunesse et sports. Le premier départemement a été confié au secrétariat d’Etat dirigé par Mohamed El Gahs , la Direction des Sports est coiffée par Zidouh et l’Administration des Sports est sous la tutelle directe du Premier ministre. Difficile de garder le cap de la rationalité face à une répartition aussi hasardeuse des responsabilités pour un département aussi névralgique que celui de la Jeunesse et des Sports. Dans un monde terrorisé par le terrorisme et une jeunesse en danger d’embrigadement aveugle par des obscurantistes, le sort de ce département en interpelle plus d’un. D’autant plus que le département Sport ou l’Administration des sports n’a pas changé une mentalité révolue de négligence et de gabegie. A preuve, cette véritable gifle de la Commission européenne qui vient d’annuler un projet de réalisations sportives pour mauvaise gestion. Le verdict est tombé comme un couperet pour priver des milliers de jeunes, à travers le Maroc, de terrains de sports et autres salles couvertes. Par les mauvais temps qui courent, après les attentats de Casablanca, cette privation est synonyme d’oisiveté morbide. Autant dire que ceux qui sont derrière cette gestion désastreuse d’un programme MEDA aussi important sont passibles d’un délit grave. Ce qui gêne aux entournures, c’est que le Premier ministre vient en première ligne dans cette histoire puisque le département sport dépend de la Primature. Ce n’est pas qu’il est responsable directement de cette bavure, mais sur le papier, il est concerné et obligé de diligenter une enquête pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. Cette gestion hasardeuse, de quelques fonctionnaires, qui cache une malversation certaine n’est pas une première dans les annales du partenariat avec MEDA. Des communes, des universités et des Chambres professionnelle ont trempé dans ce jeu perfide sans être inquiétées par un quelconque contrôle. L’impunité fait toujours des émules.

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