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Éditorial : La jeunesse en péril

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Un collectif d’associations vient de dresser une carte détaillée de la consommation des psychotropes dans les villes du Maroc. Les résultats sont effarants. Ces médicaments, qui ne sont obtenus que sur prescription médicale à cause de leur capacité de modifier le fonctionnement psychique du sujet, sont détournés de leur usage pour être utilisés comme une drogue par de plus en plus d’adolescents issus des quartiers populaires. Les villes concernées sont Casablanca, Marrakech, Essaouira, Agadir, Fès et Oujda. Un véritable drame. Dans ces villes, l’usage de ces produits dangereux, qui font partie de l’ordinaire de nombreux individus,  est particulièrement très répandu chez une jeunesse en détresse et en proie au mal-être. Ce qui est inquiétant, c’est que les psychotropes circulent y compris dans les lycées dans l’indifférence des responsables pédagogiques. Le danger vient surtout de la banalisation de la consommation. Sans faire attention à la dépendance qu’elles provoquent ni à leurs conséquences néfastes sur le comportement , on avale dans un geste presque automatique ces substances pour diverses raisons : échec scolaire, problèmes sentimentaux, déchirement familial, mais aussi pour faire la fête. Le phénomène va s’accentuant en l’absence d’une  réponse énergique des parties concernées.  
Cette drogue du pauvres, accessible au grand nombre car bon marché, rentre généralement d’Algérie par le truchement des réseaux de la contrebande. Régulièrement, la police marocaine arrive à saisir à la frontière terrestre des quantités importantes de cette marchandise que les trafiquants, attirés par le gain facile, se chargent ensuite de revendre sous le manteau dans les différents coins du pays où existe la demande. Mais quel que soit le degré de vigilance  des forces de l’ordre, le produit  parvient souvent à atteindre les marchés cibles. D’où l’importance d’autres actions dans la lutte contre ce fléau qui mine la société.
Des campagnes de sensibilisation de grande envergure dans les milieux des utilisateurs s’avèrent en effet nécessaires pour leur faire prendre conscience des risques qu’ils encourent en consommant les psychotropes. Dans ce domaine, le ministère de l’Éducation nationale a un rôle primordial à jouer en collaboration avec celui de la Santé,  les associations des parents d’élèves et les acteurs de la société civile. Pour cela, le département de Habib El Malki  est appelé à  s’appuyer sur l’enquête menée sur la question.
L’essentiel est de briser le silence, poser le problème, parler franchement et communiquer avec les victimes de ces substances dangereuses. L’objectif est d’inviter ces dernières à ne pas céder à la facilité et à vivre leur vie normalement loin des méfaits de la drogue. Il y va de la santé et de l’avenir d’une large frange de la population.  

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