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Éditorial : La prévention malade

L’épidémie du Sida continue à faire des ravages dans la planète. À l’occasion de la journée mondiale contre le Sida, célébrée le 1er décembre, les statistiques donnent froid dans le dos. Elles font état de la progression exponentielle de la pandémie un peu partout à travers le monde. Seraient porteuses du virus quelque 40 millions de personnes dont la majorité est issue rien que de l’Afrique subsaharienne. Faute de moyens leur permettant d’accéder aux soins, les malades de cette région du monde, livrés à leur triste sort, souffrent et meurent en silence. Dans l’indifférence générale. Cette population, victime aussi des conflits et de la misère, contribue en plus à propager hors des frontières de ses pays respectifs le mal qui la mine (souvent sans le savoir) en raison de sa mobilité importante. Le Maroc figure parmi les cibles de choix des subsahariens qui y débarquent massivement et continuellement en attendant de gagner l’Espagne par voie maritime ou terrestre. Les risques de contamination sont d’autant plus réels que la rencontre de ces candidats au départ avec la population locale va parfois au-delà du simple contact humain. Dans le nord du Maroc, certaines informations concordantes font état de la pratique de la prostitution par les femmes subsahariennes éventuellement porteuses de VIH à des tarifs défiant toute concurrence : 10 Dhs la passe. Dans un pays où l’usage du préservatif n’est pas un réflexe automatique chez le grand nombre, cette situation pourrait alourdir à l’insu des autorités sanitaires le nombre des séropositifs au Maroc qui sont officiellement, selon les chiffres du ministère de la Santé, entre 15.000 et 20.000 personnes au rythme de 3.000 nouvelles infections par an. Il s’agit là, bien entendu, de cas de maladies déclarés. Mais la situation est susceptible d’être plus grave que ne le laisse entendre les statistiques officielles. Surtout que ce fléau loin d’être enrayé connaît une véritable progression dans le monde d’année en année. Et c’est tout le danger qui guette un pays comme le Maroc où la prévention soit par ignorance ou inconscience et pour des considérations sociologiques, n’est pas encore ancrée dans les habitudes. La quasi-absence des campagnes de sensibilisation aux dangers du sida dont le caractère est occasionnel ne contribue pas non plus à limiter éventuellement les dégâts et à pousser les gens à prendre leurs précautions. Créée en 1988 à une époque où le sida n’était pas encore très pris au sérieux, l’association marocaine de lutte contre le sida (ALCS) a certainement fait beaucoup en matière de prévention contre l’épidémie et de prise en charge des malades grâce notamment aux fonds d’aide qu’elle reçoit de certains pays européens comme la France. Mais pour faire efficacement face à un mal aussi dévastateur, il est souhaitable, voire nécessaire que voient le jour d’autres structures associatives dans le domaine de lutte contre le Sida. Celles-ci auraient, le cas échéant, énormément de choses à faire et d’actions à mener dans un esprit de complémentarité avec l’ALCS. Il y va de la santé de tous.

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