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Éditorial : La pyramide de l’arnaque

La vente pyramidale est interdite depuis longtemps dans nombre de pays car bâtie sur du vent. Au Maroc, cette pratique fait florès et prend chaque jour de l’ampleur dans l’indifférence des pouvoirs publics. Des enseignes étrangères notamment européennes ont commencé à sévir tranquillement à Casablanca du fait du vide juridique dans ce domaine en faisant rentrer le maximum d’argent qu’elles transfèrent ensuite à l’étranger. Cette supercherie non apparente fonctionne selon les méthodes de la vente directe. Mais le système est beaucoup plus pervers. Ainsi, les promoteurs de cette arnaque font-ils miroiter à leurs recrues des gains substantiels suivant une progression géométrique par le simple fait d’acheter des produits et de les revendre à de nouvelles personnes avec à chaque fois une mise de fonds initiale. Ce n’est qu’un leurre car à un moment donné le système générant la richesse dans un mouvement ascendant arrive à saturation. Résultat : les profits s’envolent et les derniers-arrivés trinquent, écrasés par le poids de l’effondrement d’une pyramide chimérique. Cette faillite a eu lieu ailleurs et dans des proportions phénoménales surtout en Albanie où la population a provoqué en 1996 la révolution et la chute du régime Berisha à cause des pyramides financières installées à grande échelle dans le pays. Un système qui proposait aux épargnants des rémunérations fabuleuses allant jusqu’à 100%. Basée sur la spéculation, cette organisation ne peut durer que si elle se développe indéfiniment.
Ce qui est mathématiquement impossible. Tout s’effondre le jour où les participants tentent de récupérer leur mise. C’est ce qui est arrivé en Albanie. Or, l’ensemble des contributeurs tombent dans le piège, hormis les pontes qui contrôlent les fonds qui sont les profiteurs du système. c’est dire le danger social que représente ce type de procédé. Un chose est sûre : la vente pyramidale, qui recrute de plus en plus d’adeptes aveuglés par une facilité du gain virtuelle, fera à terme des victimes à la pelle. Mais personne ne sera là pour les indemniser et les rétablir dans leurs droits. Tout cela parce que les pouvoirs publics n’auront pas fait leur travail en prenant les dispositions législatives nécessaires pour protéger les citoyens et empêcher l’installation de ce genre de commerce douteux dont les animateurs jettent leur dévolu sur des pays comme le Maroc. Un pays où l’appât du gain, le chômage croissant des jeunes et le vide juridique se conjuguent pour créer les conditions idéales de plumer les gens. Il ne suffit pas de proclamer dans les discours officiels avec des accents de fierté que le Maroc est un pays ouvert et libéral où il existe des opportunités d’affaires importantes. Encore faut-il mettre en place les gardes-fous qu’il faut pour anticiper toutes les arnaques commerciales, via Internet ou par le contact direct, charriées par le torrent d’une mondialisation rampante et insolente. En d’autres termes, les efforts des gouvernants ne doivent pas seulement être orientés vers l’économie et ses opérateurs. Le citoyen mérite aussi un peu d’attention.

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