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Éditorial : L’automobile et la route

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Morose, le marché automobile marocain ? Ce secteur connaît plutôt une vitalité incontestable qui date des années 90. Depuis le début de la décennie jusqu’au l’an 2000, les statistiques font état d’une hausse globale de 75%. Les voitures de tourisme viennent en tête avec un parc estimé à quelque 1.230.000 unités circulant sur les routes marocaines contre 424.000 pour les véhicules utilitaires. Le marché du neuf se taille la part du lion dans cette évolution qui s’est nourrie de plusieurs facteurs. D’abord, le recul notable des voitures d’occasion ( 36% en 2002) rendu possible grâce à l’augmentation des droits de douane, actuellement de 32,5%, frappant l’importation des voitures en provenance des pays européens. Ce régime, dont le démantèlement total sur un mode progressif est prévu pour 2010, profite aux différents concessionnaires automobiles installés au Maroc qui ne craignent plus de concurrence des véhicules venus d’ailleurs. C’est ce qui explique en grande partie la vitalité du marché du neuf qui connaît, au demeurant, une grande concurrence entre les différentes enseignes automobiles. Lesquelles offrent une gamme de produits dont les prix sont de plus en plus étudiés. Le foisonnement des maisons de crédit à la consommation a donné de son côté un coup de fouet aux ventes des véhicules neufs. Devant tant de facilités, le client n’a que l’embarras du choix. La commercialisation depuis 1996 de la fameuse voiture économique redynamisait sans conteste le marché dès lors que cette offre a rencontré la demande d’un large public dont le revenu ne lui permettait pas jusque-là d’être motorisé. Or, force est de constater que le progrès notable réalisé par le marché du neuf ne s’est pas accompagné de manière optimale d’un renouvellement conséquent du parc automobile national. Selon certains chiffres, près de 80% des voitures en circulation au Maroc ont plus de 10 ans. Ceci est lié au pouvoir d’achat des citoyens dont la majorité n’a pas soit les moyens de renouveler régulièrement son véhicule, soit de s’offrir simplement une voiture. Aussi cette dernière catégorie se rabat-elle sur les deux roues ou sur le transport urbain pour vaquer à ses occupations.Le problème de la vétusté du parc automobile, qui est souvent mis en cause dans les accidents de la route, doit pouvoir être réglé par les pouvoirs publics à travers une prime de reprise accordée aux automobilistes dont les voitures sont atteintes par la limite d’âge. Retirer de la circulation ces engins dangereux et polluants est en effet une entreprise extrêmement salutaire. Et puis, l’absence d’une vision globale pour améliorer le plan des routes et le trafic urbain n’est pas de nature à favoriser l’expansion d’un secteur qui ne manque pourtant pas de potentiel. Métropole en plein développement, Casablanca donne depuis des années l’impression d’être saturée et de ne plus pouvoir supporter la mise en circulation de véhicules supplémentaires. C’est pour cela que l’État est appelé dès maintenant à réfléchir à des solutions pour décongestionner la circulation dans les grandes villes qui devient de plus en plus infernale.

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