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Éditorial : L’avenir de la Mauritanie

On a l’impression que l’histoire politique, qui a tellement divisé la géographie en Afrique de Nord, a contribué à creuser des fossés entre les peuples de la région. Un fossé d’indifférence qui a malheureusement été souvent alimenté par les dérives des dirigeants politiques de ces pays. À tel point que les citoyens du Maghreb ne se sentent pas concernés par ce qui se déroule dans un pays voisin même s’il s’y passe un événement majeur. Autant dire que le fameux « Maghreb des peuples » reste une chimère puisque les citoyens libyens, marocains, algériens, tunisiens et mauritaniens se connaissent autant que les aborigènes sont proches de la civilisation. On n’exagère rien quand on sait que tout Maghrébin ne découvre son espace de voisinage que par la tragédie qui s’y passe. L’Algérie n’est perçue que par la violence et la guerre civile qui mine un peuple arabe et musulman depuis plus d’une décennie. La Libye n’est mise au devant de l’actualité que par l’embargo qu’elle a subi durant des années. La Tunisie est assimilée à un petit poucet qui risque de tomber sous le joug des islamistes comme ceux qui étaient derrière l’attentat de Djerba. Le Maroc est une monarchie qui dérange les républiques monarchistes et la Mauritanie est un vaste désert brûlé par les contrastes tribaux. C’est avec cette fausse cartographie politique, sociale et économique que les fossoyeurs du Maghreb vendent leurs produits toxiques à travers les médias ou dans les coulisses des instances internationales. Toutes ces campagnes calomnieuses et hideuses se passent loin de la région, alors qu’on manque terriblement d’informations sur nos voisins. La Mauritanie par exemple, avec laquelle le Maroc a des liens particuliers, ne figure pas dans le lexique de nos préoccupations médiatiques, économiques et culturelles. Grave erreur envers un pays avec lequel on a des frontières et des affinités plus que fraternelles. Eh bien, ce pays tout proche de nous est en pleine campagne électorale pour des présidentielles qui détermineront son avenir. Et celui de la région. D’autant plus que notre voisin a été impliqué dans l’affaire du Sahara marocain et qu’au début des années quatre vingt , il a reconnu la chimérique RASD. Pis encore, cette situation anachronique existe jusqu’aujourd’hui avec une représentation à Nouakchott. Même désactivée. Ce qui est encore plus troublant, c’est que parmi les candidats à la présidence, on trouve un certain Mohamed Khouna Oul Haidalllah, l’ex-président qui était derrière cette mascarade de reconnaissance fictive. Celui que les médias occidentaux appelaient « la marionnette de l’Algérie » était un socialiste bien particulier. Il flirtait avec l’Algérie et la Libye progressiste, a rompu les relations diplomatiques avec le Maroc et a instauré la Chariaa islamique pour sectionner les mains des voleurs. Il y a loin de la coupe aux lèvres entre cet homme et le président sortant, Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya. Le premier a isolé son pays du monde en lui faisant subir la plus dure des crises économiques et le deuxième a remédié au mal de la dictature. D’abord en entamant un processus démocratique depuis une décennie et puis en apurant les comptes de l’économie mauritanienne aujourd’hui sur de bons pieds. Quand on vous dit que les Maghrébins manquent vraiment d’informations sur leurs voisins immédiats.

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