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Éditorial : Le malaise des CRT

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Réunis en session ordinaire vendredi dernier, les membres du Conseil régional de Casablanca ont dit non au Conseil régional du Tourisme de la ville. Ils ont refusé d’écouter l’exposé que devait faire à l’occasion le président du CRT Omar Kabbaj sur la stratégie du Conseil pour le développement du tourisme dans la capitale économique.
Condition préalable : rendre des comptes sur l’utilisation du budget de promotion 2005 octroyé par la Région à cette instance. Chose que l’intéressé n’était pas en mesure de faire à ce moment-là. Premier incident donc dans les relations entre la Région et le CRT qui dénote une certaine crise de confiance de l’un dans le travail de l’autre. Certes, M. Kabbaj est réputé être un professionnel du tourisme qui connaît les rouages du secteur. Ce n’est pas non plus le genre à disposer de l’argent du CRT comme s’il lui appartenait. Aussi la bonne foi et l’expérience de l’intéressé ne sont-elles nullement en cause dans cette affaire. Mais les bailleurs de fonds ont raison de vouloir connaître l’usage fait du budget. Question de pertinence des dépenses et des actions. Mais aussi de vérification si les objectifs tracés sont atteints.
Le CRT de Casablanca peut-il se prévaloir d’un bilan satisfaisant ? Les observateurs de la chose touristique sont sceptiques, arguant de la faiblesse de visibilité de cette structure par rapport à certaines de ses consoeurs qui sont plus entreprenantes et plus présentes dans la promotion de leurs villes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. En dehors de quelques spots publicitaires radiodiffusés il y a plusieurs mois sur “ le week-end casaoui“ alors que Casablanca a vocation d’être une ville d’affaires de premier plan , rien vraiment de saillant dans le travail de M. Kabbaj et de ses amis pour bien repositionner la capitale économique et lui donner la place qu’elle mérite à l’échelon national et international. 
Or, les responsables du Conseil régional du tourisme de Casablanca peuvent toujours dire qu’ils sont dans l’étape de lancement d’études en vue de définir les axes de la stratégie à suivre. Justement, tout le problème est là. Les CRT ne sont pas une antenne du ministère de tutelle dont ils doivent suivre les instructions, encore moins une collectivité locale de plus dont le président est tenu d’assister aux réunions et autres festivités locales. Ce n’est pas non plus un organisme dont il faut siphonner les fonds sous couvert d’activités nécessaires.   
Géré en équipe par des professionnels censés connaître les problèmes et les besoins de leur région en matière de tourisme, le CRT a été créé pour être un instrument privilégié d’action sur le terrain.
Vouloir lui faire jouer un autre rôle serait le meilleur moyen de l’engager dans des entreprises hasardeuses et même de le vider de sa substance. Le malaise est déjà perceptible.

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