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Éditorial : le PJD est nu

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Meknès n’a pas de transport en commun. Ni de bonne ni de piètre qualité. Rien.  Le coup de colère royal à ce sujet  en dit long sur la dégradation des services publics de la capitale ismaïlienne. Lors d’une séance de travail tenue, dimanche 25 septembre, SM le Roi s’est dit en effet “consterné“ par cette situation, il est vrai, scandaleuse. Inouïe aussi. Une cité où les habitants sont privés de bus qui les aideraient à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Résultat : c’est la débrouillardise pour des usagers livrés à eux-mêmes. Chacun s’arrange comme il peut…
Directement responsable de cette grave défaillance, le conseil de la ville qui n’a, apparemment, rien fait afin de régler un dossier pourtant stratégique et de première importance après la faillite de la Régie autonome du transport urbain de Meknès ( Ratum). Plus grave encore, les autres administrations concernées, à commencer par le département de tutelle et la présidence de la région, n’ont pas réagi… Le désintérêt total.
Or, Meknès fonctionne ou plutôt dysfonctionne sans transport en commun depuis deux ans, soit depuis les dernières élections communales de 2003 qui ont porté à la tête du conseil de la ville un président PJD du nom de Abou Bakr  Belkora. Surprenant de la part d’un parti qui se vante constamment de sa capacité de bonne gestion et qui jouit de préjugés favorables non seulement auprès d’une partie de la population mais aussi de la part de certaines personnalités comme Noureddine Ayouch. Celui-ci n’a-t-il pas sur les colonnes mêmes de notre journal salué la “compétence“ des islamistes qui méritent à ses yeux d’arriver au gouvernement ? Discourir est une chose, agir en est une autre…
Une chose est sûre :  le cas concret de Meknès représente un avant-goût de la gouvernance éventuelle de cette formation. Il tord aussi le cou à sa réputation de structure rigoureuse qui suit le travail de ses élus à l’échelon aussi bien national que local.  Sinon comment expliquer que le PJD n’ait pas fait de la disparition du transport urbain à Meknès son affaire comme il l’a fait pour d’autres dossiers tel le Sahara en organisant un séminaire sur place ? Qu’est-ce qui l’a empêché d’agir dans le bon sens et d’intervenir auprès de son représentant local ? C’est là, à coup sûr, un très mauvais point pour le parti de Othmani. Celui-ci va t-il se démarquer de son maire, le sanctionner ? 
Ce dernier peut maintenant justifier le fait que Meknès ne possède pas de transport en commun. Mais quels que  soient les arguments dont il  peut exciper, ils sont évidemment irrecevables parce qu’il a la responsabilité directe des services de la collectivité et il lui appartient de ce fait de tout mettre en œuvre pour le bien-être de la population. Agriculteur de son état, M. Belkora n’aura réussi in fine qu’à récolter la colère de plus d’un an. 

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