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Éditorial : Le potentiel du Sénégal

Le gigantesque projet immobilier avorté du groupe Chaâbi au Sénégal d’un montant de plus de 3 milliards de Dhs ne doit pas remettre en cause les relations du Maroc avec cet Etat ami de l’Afrique de l’Ouest. Deux pays liés par des relations ancestrales d’une grande richesse qui font que le Marocain se sent chez lui au Sénégal et le Sénégalais chez lui au Maroc. Il s’agit maintenant de fructifier ce capital émotionnel en actions concrètes mutuellement profitables aux deux peuples.
À Dakar comme à Rabat, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a, à multiples occasions, appelé, avec des accents de la sincérité, le secteur marocain à venir investir au Sénégal. Les appels de Me Wade n’ont pas encore rencontré les échos escomptés. En dehors de la compagnie aérienne marocaine, Air Sénégal International (un investissement public), citée en exemple de ce que doit être le partenariat entre les deux parties et les projets privés dans le domaine des travaux publics réalisés par le groupe de Youssef Tazi, les opérateurs marocains n’ont pas encore montré un intérêt particulier – qui soit à la hauteur de l’excellence des relations politiques bilatérales- envers multiples opportunités d’affaires qui existent au Sénégal. Celles-ci sont réelles et concernent différents secteurs, de l’immobilier à l’agriculture en passant par l’agroalimentaire et le génie civil. Sans conteste, le Maroc peut exporter dans ce pays son savoir-faire et sa technicité.
Tout en regardant vers les pays de l’Union européenne et même du côté de l’Atlantique à la faveur de la signature des accords de la zone de libre-échange Maroc-Etats-Unis, les hommes d’affaires marocains peuvent explorer les possibilités économiques offertes en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Commercer avec le Vieux Continent ou l’Amérique ne doit pas pousser le Maroc à abandonner ses racines qui se trouvent au sud depuis des siècles. Il est même décisif pour le Royaume de mettre un pied dans cette région. Ce n’est nullement une exagération que d’affirmer que c’est dans cette partie du monde où se joue une partie de l’avenir économique.
Cependant, les pouvoirs publics sénégalais ont besoin de vrais investisseurs qui sont prêts à déployer, sur place, capitaux et logistiques et non de faux hommes d’affaires qui cherchent à monter des “coups” occasionnels sur telle ou telle opération d’export ou d’import.
Le Sénégal est un pays en friche qui gagne à être connu. Il a besoin essentiellement de l’expérience marocaine pour initier un processus de développement durable dans le domaine des infrastructures et des équipements lourds où le pays accuse un retard important. L’amitié qui lie Rabat et Dakar doit être normalement utilisée comme un puissant levier pour rapprocher la communauté des affaires des deux côtés pour travailler de concert sur des projets utiles. Et puis, il y a de l’argent à gagner en étant sérieux et travailleur. L’État sénégalais accueille comme il se doit et avec les honneurs les investisseurs qui sont prêts à s’impliquer rigoureusement dans la dynamique de développement local. Aux opérateurs économiques nationaux de changer leur vision sur le Continent Noir.

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