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Éditorial : Les balles perdues

© D.R

Le football national revient à la case départ. Celle des entraîneurs étrangers notamment français que le Maroc a déjà “consommés“ sans modération par le passé avec plus ou moins de résultats probants. Passé le moment d’euphorie dans la foulée du recrutement du candidat présenté comme le sauveur capable de reconstruire une équipe en lambeaux, les critiques pleuvent dru au lendemain de chaque défaite du Onze national. On sonne l’hallali, la curée est en embuscade. Puis vient la sortie par la petite porte. La mémoire footballistique est courte ou ingrate. Elle oublie les belles victoires réalisées avec le sélectionneur érigé à son corps défendant en victime expiatoire et ne retient que l’échec cuisant qui empêche la nation ainsi heurtée dans sa fierté de se qualifier pour les grandes compétitions comme la Coupe d’Afrique et le Mondial. C’est le ballon rond qui est peut-être ainsi.
Les Mehdi Faria, Roberto Coelho et autres Henri Michel pour ne citer que ceux-là ont tous connu le même sort. Du coup, la Fédération nationale se mobilise pour dénicher “l’oiseau rare“ qui en vérité n’est pas plus talentueux que son prédécesseur du cru ou d’ailleurs sèchement limogé. La nouvelle recrue n’est pas sans le savoir mais elle joue le jeu dans une affaire où l’argent occupe une place déterminante. On ne crache pas sur un salaire mensuel très confortable de 700.000 Dhs minimum, villa de fonction, voiture et avantages non compris. Un prétendant français aurait même exigé la bagatelle de 2.700.000 Dhs. Avec une telle somme, on peut faire rugir des chats. Mais tant à demander autant demander une fortune. C’est connu, plus c’est gros plus ça passe. Pour un pactole aussi substantiel à la limite de l’indécence, il s’agit surtout de gérer le temps : chaque mois qui passe sans accroc fait gonfler d’autant le compte bancaire de l’entraîneur. Les périodes de changement de coach sont une aubaine pour les rabatteurs et courtiers en tout genre qui entrent en action pour organiser les enchères. Il y a de l’argent à prendre. C’est le même scénario qui se répète aujourd’hui après la démission négociée de Baddou Zaki dont le recours à ses services n’aura été finalement qu’une petite parenthèse dans le parcours irrégulier des Lions de l’Atlas tout comme le fut le passage de ses compatriotes Abdallah Blinda et  Abdelkhalek Louzani. L’envie de faire porter le chapeau à Zaki était si grande que les responsables du foot national n’ont même pas songé à faire une analyse objective du match décisif contre la Tunisie en vue de déterminer la responsabilité de chacun y compris celle des joueurs. Mais que faire quand le tropisme des entraîneurs venus d’ailleurs est irrésistible pour les dirigeants de la Fédération marocaine de football ? Ainsi va le foot chez nous qui poursuit d’autres buts. Dans ce domaine, beacoup de choses continuent à ne pas tourner rond.    

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