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Éditorial : L’hérédité politique

La démocratie, c’est connu, est un apprentissage, un processus évolutif. La « République », comme la démocratie, peut ouvrir ou fermer bien des portes. Tout le monde convient que la démocratie suppose le respect des spécificités historiques et nationales de chaque pays. Car les peuples n’ont pas tous la même histoire, ni les mêmes traditions politiques et, encore moins, le même niveau de développement général. Et, pour paraphraser certains grands révolutionnaires, c’est le spécifique qui ne doit pas être opposé à l’universel. D’ailleurs, de vieux stéréotypes assimilaient et assimilent encore, sans nuances, toute monarchie à une dictature, et, automatiquement, tout ce qui est République serait synonyme de démocratie. Rien de moins vrai. L’Histoire contemporaine nous enseigne sur la pertinence, toute relative, de cette « logique » pleine d’amalgames. Car, une monarchie n’influe pas négativement et n’interfère pas, nécessairement, sur la démocratie, contrairement aux lois « républicaines » qui peuvent receler, dans la pratique, l’absence d’un minimum de valeurs universelles et de respect de certains droits fondamentaux.
Des monarchies se sont modernisées, à travers le monde, et ont harmonisé les institutions avec le droit international. Elles offrent, comme dans les démocraties occidentales, la possibilité d’alternance au pouvoir politique et assurent des espaces de liberté et de démocratie. Et, ce faisant, elles confortent leurs places, en tant que socle et ciment de leurs nations. Et celles, rares il est vrai, qui ont franchi le pas du progrès et de la modernité, font des émules. Suivant ces exemples, certains Etats du Golfe envisager, aujourd’hui, le passage à des monarchies constitutionnelles.
A l’opposé, bien des dictateurs, au nom de la république, confisquent le pouvoir politique, tout en criant au scandale des monarchies. C’est le cas aussi de «putschistes», arrivés au pouvoir par de prétendues révolutions, et qui préparent la transition vers l’instauration de républiques monarchiques, dont l’essence est la transmission héréditaire du pouvoir à leurs progénitures. On l’a vu en Syrie, on le vit en Libye, en Irak et en Egypte, pour ne rester que dans monde arabe. Ailleurs, ils ont pour noms Kabila, Ceaucescu, Kim Il Sung, etc. Des «républicains» déguisés qui n’ont ménagé aucun effort pour propulser leurs descendants dans les hautes sphères du pouvoir.
Au nom du rajeunissement de l’élite politique et de la responsabilisation des jeunes, ils ne ménagent aucun effort pour assurer la transmission de la succession à leurs fils. Et, paradoxalement, les tenants de cette ligne font partie de ceux-là mêmes qui non seulement levaient des slogans anti-monarchistes, mais offraient aides et logistiques aux mouvements locaux pour organiser l’insurrection et les maquis hostiles à leurs pays. Ils ont été les premiers à instaurer la nouvelle logique combattue hier. Cela s’explique par leur échec patent à doter leurs pays d’institutions réellement démocratiques et de songer au partage du pouvoir.
Cela renseigne sur une certaine idée qu’ils ont de la démocratie et de la république. A ce rythme, l’on risque, un jour, de voir se répéter l’histoire du partage d’une république entre les fils du président. Comme l’avait fait l’empereur romain Théodore le Grand, avec ses fils Arcadius et Honorius, il y a 17 siècles.

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