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Éditorial : Liberté ou anarchie

La démocratie est-elle synonyme de toutes les concessions au nom de toutes les libertés ? Que signifie une démocratie globale comme certains s’ingénient à l’appeler ? Ces questions cruciales se posent aujourd’hui plus que jamais face aux dangers permanents qui guettent le Maroc. À tel point que certains veulent construire l’édifice de la démocratie sur les fondations du terrorisme et de l’atteinte à l’intégrité territoriale.
Dans les démocraties les plus ancrées du monde, tout terrorisme ou atteinte à l’intégrité de l’Etat est combattu avec fermeté. Ces dangers engendrent automatiquement une mobilisation de toutes les composantes politiques, de la société civile et de tous les citoyens. Face au choc du 11 septembre 2001, les Américains ont tous porté le drapeau national comme signe d’unité des valeurs et des Etats. À notre connaissance, aucun Américain n’a approuvé cet acte ignoble, ni contesté les décisions de Bush, ni encore moins attaqué la CIA et le FBI pour avoir arrêté des terroristes. Pis encore, pendant longtemps les démocrates, les républicains et la plupart des ONG n’ont pas été indignés par les conditions d’incarcération des détenus de Guantanamo. C’est dire que la notion de la préservation de l’Etat face à toute forme d’intégrisme violent prime sur toute autre considération juridique ou humanitaire. Cela se passe dans une démocratie doublement centenaire tout comme en Espagne où la branche armée l’Eta est combattue sans état d’âme.
C’est dire que la démocratie est tributaire de la sécurité des citoyens et des frontières. Il semble malheureusement que chez nous, certains esprits revanchards confondent la liberté avec une déformation caractérisée de la notion de liberté dans une démocratie. Aux éternels nihilistes qui portent des lentilles noires pour fustiger leur pays de tous les maux, sont venus s’ajouter les pseudos, martyrs de l’expression érigés en justiciers. Ils sont dans leur majorité des journalistes en mal de gloire qui ouvrent leurs colonnes à des traîtres qu’ils qualifient de suppliciés et qui traitent les vrais défenseurs des droits de l’homme de traîtres.
Les nouveaux justiciers du Maroc ont ainsi fait d’un bougre comme Tamek un héros de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Ils l’ont glorifié jusqu’à lui donner la parole pour qu’il renie sa marocanité, clame son appartenance au «peuple sahraoui» et confirme ses affinités avec le polisario. Aucun journaliste n’a pensé à demander à cet énergumène pourquoi il ne défend pas les droits humains des détenus marocains à Tindouf. Par contre le vrai militant Driss Benzekri est taxé de traîtrise parce qu’il a tout simplement accepté un poste à la CCDH. C’est terrible ce qui se passe chez nous puisque cette même presse avait mis en doute l’implication de certains terroristes dans les attentats de Casablanca. La police étant pour ces médias l’ennemi qui représente le Makhzen, toutes les arrestations liées aux attentats sont jugées arbitraires.
Et que font les politiques ? Ils se taisent pour ne pas subir le foudre de cette presse devenue absolutiste à toute opinion contraire à la sienne. En attendant, ils lisent sans sourciller les thèses d’un Marocain qui affirme dans des journaux que le Sahara n’est pas marocain.
Et pour boucler la boucle, ces propos insensés ont été recueillis même par un journaliste mauritanien avec lequel Tamek a beaucoup d’affinités. C’est le monde à l’envers de la liberté anarchique.

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