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Éditorial : Marchandage

Le torchon brûle entre l’association nationale des cliniques privées (ANCP) et la fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR). Origine de la querelle, le barème de cotation des actes médicaux, objet d’une convention dite du tiers payant signée en 1998 entre les deux parties. Depuis le 1er juin, cette convention a été décrétée caduque par les assureurs qui ont décidé de la suspendre. Motif invoqué : surfacturation de certains actes pratiqués par les cliniciens. Résultat : cessation de la prise en charge par les assureurs des patients admis en clinique. La Fédération d’assurance et de réassurance aurait constaté une tendance à gonfler le tarif des prestations fournies aux assurés. Les cliniciens ne l’entendent pas de cette oreille en faisant valoir le cumul des coûts exigés par les prestations médicales ?
Une chose est sûre : c’est le client qui trinque. En effet, les adhérents doivent désormais s’acquitter de la totalité (cent pour cent) des frais d’hospitalisation alors que les termes de la convention de 1998 permettaient le paiement de 80% du montant des soins par la compagnie d’assurance, le reliquat, baptisé le ticket modérateur, étant à la charge de l’assuré. Certains assureurs considèrent par ailleurs que le dénouement de la crise profitera en premier lieu au patient dès lors que la baisse à un niveau raisonnable de certains postes rejaillira forcément sur le reliquat.
En attendant une renégociation du contrat entre les parties intéressées en vue d’arriver à un compromis acceptable par tous, le patient fait figure de principale victime de cette situation où il est pris en otage. Il est obligé pour se soigner de s’informer d’avance sur les tarifs pratiqués par telle ou telle clinique avant de se décider. En d’autres termes, il se rend dans une clinique comme il va dans un marché. Il doit négocier et arrêter son choix en fonction du niveau des prix proposé par les “marchands de soins“ pour tel ou tel acte, telle ou telle intervention chirurgicale. Cette démarche suppose que la qualité des actes médicaux, censée être la même dans toutes les cliniques, est variable d’un établissement à un autre. C’est le premier constat qui s’impose d’emblée au-delà de la grille de lecture que peut faire chacun des protagonistes de ce litige où ils défendent, du reste, leurs intérêts. Mais qui défendra ceux des consommateurs de la chose médicale ?
Jusqu’ici, les autorités compétentes, à commencer par le ministère de la Santé, ne se sont pas manifestées pour tenter de débloquer la situation. On ne connaît même pas la position de ce département sur ce sujet qui concerne pourtant la santé des citoyens.

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