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Éditorial : Nouvelle élite

En septembre 2002, le Maroc a organisé les premières élections législatives transparentes de son Histoire. Des élections dont les résultats n’ont été contestés par aucune force politique nationale et qui ont été unanimement saluées à l’échelle internationale par la communauté des pays démocratiques.
Le Royaume avait donc franchi l’un des pas les plus importants sur la voie de la démocratisation et de l’édification de l’Etat de droit et de la démocratie. C’est un pas très important qui a introduit le pays dans une nouvelle phase, celle de la démocratisation irréversible.
Toutefois, ces élections avaient révélé l’existence d’un manque d’enthousiasme de la jeunesse marocaine pour la politique. En effet, l’affluence des jeunes vers les bureaux de vote était trop faible, compte tenu du fait qu’il s’agissait d’élections décisives, étant donné qu’elles intervenaient dans une conjoncture marquée par le changement et le début d’une nouvelle ère. D’un autre côté, ces élections ont révélé que le paysage partisan marocain se caractérise par une offre peu variée en matière de programmes politiques. Hormis quelques différences idéologiques, les programmes des partis politiques se ressemblent et présentent les mêmes grandes lignes.
D’autre part, l’élite politique actuellement aux commandes des partis nationaux est, dans sa majorité, restée inchangée durant les quatre, voire les cinq dernières décennies.
Face à cette situation, il est tout à fait normal que la vie politique ne soit pas suffisamment attractive pour les jeunes. La conjoncture socioéconomique actuelle est tellement difficile qu’un discours politique marqué par la langue de bois et répété par les mêmes figures ne fait qu’aggraver cette apathie politique chez les nouvelles générations. Or, c’est dans de telles situations qu’un pays a le plus besoin de la dynamique des jeunes, de leur encadrement politique et de leur engagement dans les grands chantiers de la construction de l’Etat moderne, politiquement démocratique et économiquement prospère.
Le changement de cette situation est, aujourd’hui, nécessaire. Il y va de l’intérêt de la nation qui va au-delà des intérêts personnels de certains leaders politiques qui hésitent encore à quitter leurs postes au profit des jeunes, ce qui empêche l’émergence d’une nouvelle élite politique.
Les élections législatives de 2007 seront décisives pour la consolidation des acquis démocratiques. Elles devront permettre la naissance d’une majorité politique forte et cohérente et l’émergence d’un pôle de l’opposition capable d’assumer pleinement son rôle dans le cadre de l’action parlementaire.  
Pour que cela soit possible, il est primordial pour les partis politiques, comme pour la nation tout entière, qu’une nouvelle génération de leaders politiques soit aux commandes de l’action partisane en 2007. Cette nouvelle élite politique existe et elle est prête. Mais il faut juste qu’on lui permette d’accéder aux commandes des formations politiques.

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