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Éditorial : Rébellion

Le peuple algérien se rebelle contre l’injustice sociale et les violations de ses droits par le régime des militaires qui gouverne à Alger. Du nord au sud, des régions entières se révoltent contre la marginalisation systématique dont elles font l’objet de la part des gouvernants.
De vraies Intifadas populaires ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Des émeutes que la police et l’armée algériennes n’ont pas pu arrêté et ce malgré la répression violente qui a fait plusieurs blessés parmi la population révoltée et les centaines de détentions dans les rangs des dirigeants et des militants des mouvements de protestation.
Une répression qui n’a pas pu contenir les émeutiers dont la colère et le mécontentement sont la conséquence de plusieurs décennies de frustration et de désillusion. Des années que les populations des régions qui se sont soulevées contre le régime en place ainsi que tout le peuple algérien a passé à attendre la prospérité économique et le bien-être social que les gouvernants algériens n’ont pas cessé de lui promettre.
Ce sentiment de frustration s’est davantage aggravé chez les populations de certaines régions de l’Algérie ces dernières années. La flambée du prix du pétrole et l’augmentation de la réserve en devises des caisses de l’Etat qui devraient, normalement, se répercuter positivement sur la situation sociale de la population n’ont finalement servi qu’à enrichir la junte militaire au pouvoir et à garnir les comptes à l’étranger des dirigeants du pays.
Et c’est cette contradiction entre la situation des finances de l’Etat algérien qui va de plus en plus mieux, d’une part, et l’aggravation de la pauvreté et la détérioration de la situation sociale, d’autre part, qui ont poussé à la rébellion des populations de plusieurs régions du pays comme c’est le cas, depuis plus d’une semaine, dans la ville de Bechar et plusieurs autres villages avoisinants.
Dans cette région qui se trouve à un millier de kilomètres de la capitale algérienne, la population est privée des infrastructures les plus élémentaires comme l’eau et l’électricité. Elle affiche aussi l’un des taux les plus élevés du chômage et ce sachant qu’au niveau national ce taux a dépassé les 27 % en 2004.
À Bechar, les citoyens algériens ne comprennent pas pourquoi ils sont privés d’électricité alors que leur pays est riche en pétrole. Ils ne comprennent pas non plus les raisons de leur marginalisation par les gouvernants à Alger. Et c’est pour revendiquer leurs droits qu’ils se sont révoltés.
Malheureusement, le pouvoir en place refuse toujours d’écouter la voix du peuple et ne semble pas prêt à engager l’Algérie sur la voie de la démocratie, de la prospérité et du bien-être social retardant ainsi le développement de tout un pays pour satisfaire des intérêts personnels.

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