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Éditorial : Réforme

Les véhicules flambant neuves des GUS ( groupes urbains de sécurité) ont traversé, toutes sirènes hurlantes, en début de soirée du dimanche 17 octobre, les artères de Casablanca. 4×4, voitures, motos font partie des équipements modernes de cette nouvelle brigade dont la première promotion vient de finir le même jour sa formation à l’Institut Royal de police de Kénitra.
Les GUS seront opérationnels à partir de janvier 2005. Répartis entre Casablanca, Rabat et Marrakech, ces groupes mobiles représentent la nouvelle frontière de la police nationale engagée résolument sur la voie de la modernisation et de la proximité. C’est un projet qui a nécessité plusieurs mois de préparation, de réflexion et de travail. Une idée du directeur général de la DGSN qui a compris la nécessité d’un tel corps d’élite dans la lutte contre toutes les formes de délinquance urbaine, ce fléau qui ronge le tissu social des grandes villes. Constitués d’éléments bien entraînés, dotés d’une bonne condition physique et d’une meilleure connaissance du milieu urbain dans lequel ils évoluent, les GUS ont un rôle plus dissuasif que répressif. En quelque sorte, ils sont chargés d’étaler leur force sans avoir à l’utiliser tout en tenant en respect les malfrats de tout acabit.
La menace qui guette le Maroc depuis le 16 mai 2003 a pour nom le terrorisme. Ce phénomène, qui se nourrit à la fois de l’exclusion et d’une vision étriquée de la religion, a besoin pour y faire face d’une police entraînée aux techniques de démantèlement et d’affrontement des bandes intégristes qui pullulent dans les périphéries poussiéreuses des grandes métropoles. Jusqu’ici, on a vu des policiers, sans formation adaptée et moyens adéquats, monter au front comme on va au casse-pipe pour croiser le fer à Settat, Casablanca et Meknès avec des forcenés armés de sabres qu’ils manient à la perfection. Des opérations hasardeuses qui se sont souvent soldées par des blessés, voire des morts dans le camp des forces de l’ordre. Tout porte à croire que les GUS, compte tenu de leurs compétences techniques et physiques, seront appelés dorénavant à monter des actions de neutralisation dans les règles de l’art de cette nouvelle forme de délinquance. Il est encore prématuré de faire le bilan des GUS dont les qualités ne seront appréciées qu’une fois à l’oeuvre.
La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) planche depuis quelque temps sur un nouvel organigramme de la police censé mieux en organiser le fonctionnement et le rendement dans un esprit de proximité et d’efficacité. Mais il faut veiller à ce que cette vision ambitieuse ne se transforme sur le terrain en une reprise en main centralisatrice qui éloignerait la police du terrain des opérations, dans les quartiers éloignés. En outre, cette réforme pour porter ses fruits ne doit pas exclure la motivation de ceux qui sont chargés de veiller à la sécurité des biens et des personnes. Le gouvernement est appelé à faire un effort pour revoir de fond en comble le statut d’un corps mobilisé pour la quiétude des citoyens et la stabilité du pays mais dont les espoirs ont été plusieurs fois déçus.

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