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Éditorial : Réparation

Les travaux du Forum national sur la réparation organisés par l’Instance équité et Réconciliation (IER) ont pris fin hier avec l’adoption de plusieurs recommandations en matière d’indemnisation et de réhabilitation de régions ayant été victimes de violations collectives des droits de l’homme ou de marginalisation préméditée par les autorités pour des raisons politiques.
Ainsi, après avoir clos le dossier des violations individuelles des droits de l’Homme, l’IER, dirigée par Driss Benzekri, lance un nouveau chantier, celui des régions qui ont souffert à cause de certains événements qu’elles ont connus ou pour, tout simplement, avoir été choisies pour l’édification de centres de détentions arbitraires. C’est le cas par exemple des provinces du Rif qui ont été délibérément marginalisées par le pouvoir central depuis 1959 date des événements dits du Rif ou de la région de Rich qui a été pénalisée par le fait qu’elle abritait l’une des prisons les plus horribles, celle de Tazmamart.
La volonté de réhabiliter ces régions ne date pas de la création de l’Instance équité et réconciliation. Elle est née le jour où SM le Roi Mohammed VI a été intronisé. Dès le premier discours du Trône, le Souverain avait alors manifesté sa volonté de rompre avec certaines pratiques du passé et de donner une nouvelle impulsion au développement des régions défavorisées notamment celles ayant été victimes de marginalisation.
La tournée effectuée par le nouveau Roi dans toutes les régions du Royaume, juste quelques semaines après son intronisation, avait concerné entre autres les provinces du Rif où la visite du Souverain avait été accueillie avec enthousiasme par les populations locales qui y avaient vu le début de la réhabilitation de leur région.
Aujourd’hui, outre les efforts de développement local qui s’étendent sur tout le territoire national sans aucune exception ni exclusion, les régions considérées comme des cas particuliers feront l’objet d’une approche spécifique visant à leur permettre de rattraper le temps perdu et à être indemnisées pour les injustices dont elles ont été victimes. L’expérience marocaine en matière de réconciliation s’enrichit donc avec une nouvelle étape celle de l’indemnisation de communautés après avoir réussi celle des victimes individuelles. Elle enrichit aussi le patrimoine universel de la culture des droits de l’Homme puisqu’elle apporte une nouvelle expérience susceptible de servir d’exemple à d’autres pays désireux de tourner eux aussi les pages sombres de leur histoire et d’oeuvrer pour l’instauration d’un Etat de droit et de liberté tout en affrontant leur passé avec sérénité et courage. Le Maroc a déjà franchi ce pas avec conviction et il continue à aller de l’avant dans le processus de réconciliation et d’indemnisation tout en se dotant des mécanismes de protection juridique et institutionnelle contre tout risque de dérapage dans l’avenir.

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