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Éditorial : Responsabilité collective

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Le réseau terroriste Ansar Al Mahdi était sur le point de passer à l’action. Son démantèlement a permis d’éviter au Maroc un 16 mai bis. Les services de sécurité ont ainsi porté un coup dur à cette nouvelle tentative de l’organisation terroriste de la Salafiya Jihadya de déstabiliser le pays.
Ce coup de filet a confirmé la thèse selon laquelle les créations de groupuscules terroristes se poursuivront et, d’autres Hassan Khattab tenteront leur chance tant que l’idéologie "takfiriste" continuera à exister. Parallèlement, les services de sécurité continueront à lutter contre tous les porteurs de projets terroristes.
Toutefois, ce combat n’est pas uniquement celui des policiers et autres gendarmes. Il est celui de toutes les composantes de la société marocaine qui, chacune de son côté, est censée combattre la propagation de l’idéologie intégriste. Partis politiques, ONG, syndicats, acteurs de la vie sportive, culturelle et artistique, intellectuels et hommes de médias sont tenus d’abandonner leur passivité. Ils ne doivent plus se complaire dans un rôle de spectateur et se contenter de condamner tout acte consommé ou, dans le meilleur des cas, de saluer les opérations policières réussies.
Malheureusement, on assiste parfois à pire. Un parti politique, qui participe à la vie démocratique nationale, dément l’existence, jusqu’à aujourd’hui, de la Salafiya Jihadia, jette le doute sur les opérations policières et promeut, à travers ses médias, des discours anti-modernistes. Des acteurs de la vie civile, jadis défenseurs de la modernité, soutiennent publiquement les islamistes. Des artistes connus montent au créneau pour fustiger les manifestations culturelles et des médias ouvrent leurs colonnes  aux discoureurs de la haine qui doutent de tout sauf de "la mauvaise foi des services de sécurité". Pour eux, toute opération antiterroriste est "montée de toutes pièces". Navrant !
Face à pareilles dérives, la majorité demeure silencieuse. Comme toujours. Certes, elle a manifesté au lendemain du 16 mai et a montré avec force qu’elle abhorrait toutes les idéologies obscurantistes. Mais elle peine à traduire en actes politiques ses  prises de position. L’absence de discours clair de la part de la majorité des forces politiques nationales à propos de l’islamisme s’explique certainement par la volonté de laisser la porte ouverte à toute éventualité de coalition gouvernementale. Les petits calculs politiciens prévalent ainsi sur l’intérêt de la nation.
Qu’une cinquantaine de personnes aient adhéré, avec conviction, à un projet terroriste visant à commettre des attentats, des enlèvements de personnalités et des braquages de banques est de nature à interpeller la société marocaine toute entière. Comment un faux imam a-t-il pu réussir à convaincre quatre femmes qui vivent une situation familiale stable, des soldats, des gendarmes et un policier de s’impliquer aussi activement dans un projet terroriste ?
Cela signifie-t-il que les mécanismes censés défendre les valeurs de la société de toute déviance criminelle ne fonctionnent plus ?

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