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Editorial : routine

Qu’est-ce qui marque la rentrée scolaire de cette année par rapport à toutes celles qui l’ont précédée ? Apparemment, rien. Comme chaque année, les élèves retournent à leurs écoles, les étudiants se dirigent vers leurs Facultés et les enseignants toutes branches confondues reprennent le travail. Le ministre de l’Enseignement, lui, ne manque pas son rendez-vous annuel avec les journalistes. Une année encore, la traditionnelle conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire est animée par le titulaire du portefeuille de l’Education nationale. Bref, aucune nouveauté sur la forme.
Sur le fond aussi, il est difficile de s’aventurer à dire que quelque chose a changé. Certes, du côté du ministère, on dira que bien des choses ont changé, que la plupart des problèmes ont été résolus et que tout ira mieux cette année. Chiffres à l’appui, statistiques en main et études établies, les responsables de l’Education nationale affirment que notre enseignement va mieux et qu’il suit son chemin vers la modernisation et le perfectionnement.
Mais, au-delà des tableaux statistiques, des études théoriques et de la bonne foi des responsables de l’Education des nouvelles générations, le citoyen, lui, ne voit aucun changement et ne sent aucune amélioration.
Un père de famille qui se dirige en ce début de septembre à l’école pour réinscrire ses enfants constatera que l’état de l’école n’a pas changé. Pire : l’état de dégradation tant des structures que des outils pédagogiques s’est aggravé. Le nombre des enfants par classe a augmenté et le moral des enseignants est toujours très bas.
Côté frais, les budgets familiaux auront encore du mal à faire face aux charges occasionnées par la rentrée scolaire. Entre les fournitures scolaires, les tenues sportives et les frais d’inscription, la majorité des parents se trouvent dans l’obligation de sacrifier les autres rubriques de leur budget afin d’assurer la rentrée scolaire de leurs enfants.
D’un autre côté, la multiplication des titres des livres scolaires crée une confusion chez les parents d’élèves. C’est le cas notamment pour le problème créé par la répartition du marché des livres scolaires entre les éditeurs sur la base d’un critère géographique. Ainsi, à Casablanca, par exemple, un livre scolaire valable à Hay Hassani ne l’est pas à Casa-Anfa même si le contenu est le même. Entre "Al moufid" et "Al Wadih", la seule différence qui existe est celle de la couverture du livre scolaire.
Ainsi, rien n’a changé. Encombrement des classes, dégradation des écoles, cherté des fournitures et confusion autour des livres scolaires sont des problèmes qui ont été au rendez-vous comme chaque année et qui n’ont pas manqué de faire de la rentrée scolaire l’un des moments les plus difficiles que traversent les ménages marocains.

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