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Éditorial : Silence, on évalue

Les études sont en cours et les experts continuent à faire leur travail d’évaluation. Certes, c’est demain qu’expire le délai fixé par l’Organisation mondiale maritime (OMM) pour que les ports obtiennent la certification de la conformité aux normes internationales de sécurité, mais, l’on peut compter sur la compréhension de l’OMM. C’est ainsi que les responsables chargés de la mise à niveau de nos ports expliquent le retard enregistré dans l’exécution de leur mission. En effet, nos ports auraient dû être certifiés conformes aux normes établies par le « Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires » (ISPS) avant le premier juillet 2004, alors que jusqu’aujourd’hui, on continue, affirme-t-on de source informée, à évaluer l’état actuel de nos installations portuaires. C’est un travail très délicat, explique-t-on, car il faut faire un bilan de la situation dans laquelle se trouvent nos ports, faire des propositions concrètes, établir un budget et passer ensuite à l’exécution des travaux nécessaires avant de présenter les demandes de certification pour chaque port.
Pourtant, cela fait plus de deux ans que l’on travaille sur ce dossier. Une durée largement suffisante pour faire le nécessaire et passer du stade de l’étude à celui de la réalisation des travaux. Or, au lieu d’établir un plan d’action qui définit les délais pour chaque étape du programme en passant de l’étude à la budgétisation puis à l’exécution des travaux, le département chargé de ce dossier à savoir la Direction des ports au ministère de l’Equipement a préféré agir d’une manière classique. Ainsi, ce département a choisi de créer une commission nationale d’évaluation qui a donné naissance à douze sous-commissions régionales chargées de mener une étude ayant pour objectif d’établir les besoins dans chaque port et de faire un rapport. Ce rapport sera ensuite remis à la commission nationale qui l’étudiera à son tour avant de rédiger un autre rapport qui sera remis aux autorités gouvernementales concernées…etc.
Ainsi, cela fait deux ans que ces commissions régionales travaillent sur ce bilan. Ce qui signifie qu’il y a un blocage quelque part. Car, comment se fait-il qu’en France, par exemple, ce même travail d’audit a été réalisé avant la fin de l’année 2002.
Cela suppose plusieurs questions sur la capacité de certains départements à agir avec la célérité nécessaire à l’accélération du rythme de développement et de croissance du pays.
Aujourd’hui, le Maroc doit relever simultanément deux défis majeurs : rattraper le temps perdu et suivre le rythme d’un monde qui va de plus en plus vite. Pour ce faire, il faut que l’administration publique abandonne les méthodes classiques de travail qui ont prouvé leur inefficacité et fasse preuve de créativité. Car, pour mener à bien un processus de mise à niveau, il faut commencer par se mettre soi-même au niveau.

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