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Éditorial : Soyons clairs

Le débat sur le statut spécial du Parti de la Justice et du Développement (PJD) n’est pas né des suites des attentats terroristes du 16 mai à Casablanca. Ces actes criminels ont uniquement permis d’élargir ce débat en le plaçant sur la place publique alors qu’il était, jusque-là, réservé à une élite du monde de la politique et de la société civile qui ne cessait de sonner l’alarme à son sujet.
Les élections législatives du 27 septembre 2002 ont d’ailleurs marqué le véritable débat national sur l’opportunité de permettre à une formation politique marocaine d’utiliser la religion à des fins politiques. Fallait-il autoriser des candidats du PJD à mener leur campagne électorale en basant leur discours sur l’Islam sachant que tous les Marocains sont des Musulmans ? Comment peut-on donc accepter que des candidats se démarquent de leurs adversaires politiques en prétendant qu’ils sont des musulmans et que les autres ne le sont pas ? L’ensemble de ces questions était posé avant et durant la campagne électorale. Mais, il faut avouer qu’elles sont restées sans réponse, car la masse populaire n’y était pas associée.
Aujourd’hui, plus que jamais, la société marocaine, dans toutes ses composantes, est obligée de répondre à ces questions entre autres. La démocratie que notre société s’efforce de construire et de consolider a besoin d’être entourée de nouveaux remparts qui permettront de faire échouer toute tentative de dérapage.
D’ailleurs, toutes les grandes démocraties du monde se sont entourées de règles et de principes qui, par la force de la loi, s’imposent à tous.
L’exemple de l’Espagne est très significatif à ce niveau. Dans ce pays, la décision, il y a quelques mois, du gouvernement de recourir à la justice pour interdire le parti basque "Batasuna" entre dans le cadre de la protection de la démocratie. Cette formation, qui ne condamnait pas les attentats terroristes de l’ETA, était considérée comme non avenue sur la scène politique et la justice espagnole ordonna sa dissolution.
Cela doit nous inciter à nous doter dans l’immédiat de mécanismes et de textes juridiques qui nous permettraient de répondre, dans le cadre de la loi, à tout dépassement des règles démocratiques.
Qu’il s’agisse du PJD en tant que parti ou de certains de ses dirigeants, le moment est venu de se positionner publiquement sur plusieurs questions fondamentales avec clarté et précision. Car, on ne peut plus tolérer un discours confus sur des principes que la Constitution a définis et explicités.
Que cesse donc ce jeu absurde, que certains dirigeants de ce parti ont instauré comme une règle, et qui consiste à multiplier les déclarations sans en assumer la responsabilité. "Il s’agit d’un avis personnel et non d’une position du parti", disaient-ils après chaque bévue.
Maintenant, l’opinion publique marocaine exige de ce parti, qui se veut juste, qu’il fasse une véritable autocritique et se débarrasse de toutes ses mauvaises herbes. Une condition qu’il doit remplir avant d’être réadmis dans le tissus politique national.

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