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Éditorial : Vide politique

Il y a comme un brouillard épais sur l’échiquier politique national qui cache une certaine incertitude, voire quelque inquiétude. Les observateurs avertis comme le commun des citoyens s’accordent toutefois à dire qu’il existe une grosse fissure dans la majorité de Jettou. Certains vont même jusqu’à dire que le Premier ministre gouverne avec deux cabinets. Un représenté par sa garde rapprochée, axée sur l’économique, où El Moutassadeq constitue le pilier principal et, un deuxième, celui de la «majorité» parlementaire, qui travaille en ordre dispersé, voire dans la cacophonie.
D’ailleurs, les deux principales formations de ce gouvernement technico-politique, l’USFP et l’Istiqlal, passent leur temps à se chamailler qu’à se forger une réputation de gestionnaire. Il fallait s’y attendre quand on se rappelle la confusion qui a caractérisé le lendemain des législatives de septembre dernier. Les deux frères-ennemis ont même signé respectivement des pactes avec leurs ennemis idéologiques d’hier pour rivaliser dans la course à la primature. Dans ce combat d’illogisme et d’immaturité tactique et stratégique, c’est la politique qui a perdu quand le Premier ministre fut nommé en dehors des partis de la majorité. Le Maroc, politique, économique et social, fut sonné, mais a fini par admettre que les deux mastodontes ont tout fait pour arriver à cette issue non honorable pour les urnes.
La réputation de Jettou comme un homme intègre, sérieux et dynamique a fini par lever la suspicion qui s’est installée dans l’esprit de toutes les couches sociales. Mais il n’a pas fallu que la période de grâce arrive à terme pour que ce gouvernement soit mis à l’index et suscite une méfiance et une défiance sans égales. Ce climat a été envenimé davantage par les sorties hasardeuses et déplacées des anciens de la Koutla.
L’animosité entre l’USFP et l’Istiqlal n’a pas diminué d’un iota même si les leaders des deux formations essayent de simuler le contraire. Les tirs croisés n’ont pas cessé et, aussi bien , Abbas El Fassi que les dirigeants de l’USFP ne ratent pas une seule occasion pour enfoncer leur allié-ennemi. Le leader de l’Istiqlal a tiré à boulets rouges sur l’USFP quand, dans une table ronde, il a imputé la responsabilité de l’échec de la transition à l’USFP. L’ex-Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, qui avait gardé longtemps le silence a fini par parler à Bruxelles. Il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en réitérant les termes du communiqué de l’USFP publié le lendemain de la nomination de Driss Jettou.
Le leader socialiste a affirmé de nouveau que le Premier ministre devrait sortir des rangs du parti qui a remporté la majorité lors des élections législatives. De là à affirmer que la transition politique est renvoyée aux calendres grecques, Youssoufia n’a jamais été formel sur ce sujet qu’il ne l’a fait à Bruxelles. Quand on connaît la maturité politique de cet homme aguerri et sa longue expérience, on comprend qu’il a bien préparé son coup pour clamer cette vérité hors de nos frontières. Il assume pleinement. Comme toujours. Driss Jettou , lui, est seul face un vide politique.

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