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El Hilaâ : «Les coupables doivent payer»

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ALM : Que pensez-vous de l’arrestation de l’ex-directeur général de la CNSS ?
Rahhou El Hilaâ : C’est un indice très fort que le dossier épineux de cet établissement est entré dans la phase sérieuse devant la justice.
Cependant, selon les informations dont j’ai pris connaissance, l’on ne mentionne pas les détails des chefs d’accusation ; il n’en demeure pas moins que le signal est fort, car le plus important est que la justice se saisisse réellement de l’affaire. L’opinion publique n’est pas prête à oublier ce genre d’actes et ne recouvrerait confiance que suite à la réaction de l’Etat face à de tels dérapages. Il en va de l’avenir du pays et des citoyens.
Vous avez présidé la commission d’enquête parlementaire sur la CNSS. Avez-vous prévu des arrestations basées sur votre rapport ?
En fait, le rapport établi par la commission a été remis au Premier ministre qui l’a remis à son tour au ministre de la Justice. Ce dernier a saisi l’Inspection générale des finances (IGF) qui a fait son travail de contrôle financier durant une année et demie. Et il paraît que les chiffres des détournements établis par l’IGF sont supérieurs à ceux que notre commission mentionne dans le rapport. C’est compréhensible dans la mesure où ladite commission ne disposait que d’un délai de six mois fixé par la loi en plus de différentes considérations d’ordre politique.
Cela sans parler de la compétence des gens de l’IGF. Mais le plus important c’est que nous sommes sur les mêmes longueurs d’ondes en ce qui concerne l’aboutissement de l’enquête. Certes les chiffres ne sont pas les mêmes, mais le résultat final des deux enquêtes est similaire. Ce qui prouve une fois de plus que le traitement de l’affaire est sur les bons rails.
Vous n’avez pas prévu de réaction à l’issue de l’arrestation de l’ex-DG étant donné que votre commission fut la première à dresser les contours des dysfonctionnements de gestion de la CNSS ?
La mission de notre commission s’est achevée le lendemain de l’expiration des six mois fixés par la loi et durant lesquels nous avons travaillé avec acharnement. Mais maintenant que les choses sont claires, je pense que l’on devrait accélérer la cadence et ne plus faire traîner la procédure. Je ne suis en outre pas d’accord avec la vision qui préconise que la divulgation de certaines réalités soi-disant choquantes ne cadre pas avec l’image du pays aux yeux des investisseurs ou d’autres potentialités étrangères. Ce n’est qu’en lavant notre linge sale que l’on prouvera au monde entier que notre pays est en train de décrasser la notion de gestion en général. Il est d’autant plus important de sanctionner les coupables pour qu’ils servent de leçon à tous ceux qui imaginent que les exactions commises dans la gestion des deniers publics restent impunies. Désormais tout responsable devra assumer pleinement ses actes. Et que l’on n’évoque plus cette phrase: «C’est du passé, il vaut mieux oublier et tourner la page». Non, le présent est toujours bâti sur le passé. Notre espoir est grand que les choses prendront une tournure positive.

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