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El Malki : «L’enseignement public n’est pas stérile»

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ALM : Pourquoi, à votre avis, les familles marocaines inscrivent de plus en plus leurs enfants dans les écoles étrangères au Maroc ? 
Habib El Malki : En réponse à votre question, je voudrais tout d’abord préciser que les Marocains dans leur grande majorité optent beaucoup plus pour l’enseignement public ou privé que pour l’enseignement délivré par les institutions étrangères. Certes, les familles marocaines ont de plus en plus conscience de l’importance des langues étrangères. Ceci explique l’attrait de plus en plus grand pour les écoles privées marocaines qui renforcent l’enseignement des premières langues étrangères. L’existence d’établissements ouverts par des pays étrangers au Maroc s’est expliqué initialement par la demande de scolarisation des enfants de leurs ressortissants. L’inscription de jeunes Marocains dans ces écoles répond au désir de catégories socioprofessionnelles, très réduites, composées principalement de diplomates, de commerçants et d’anciens expatriés. A ceux-là s’ajoutent, entre autres, les résidents étrangers qui investissent au Maroc et qui sont de plus en plus nombreux et qui, par la force des choses, sont obligés de mettre leurs enfants dans un système que l’on retrouve dans beaucoup de pays. Ce phénomène se retrouve dans presque tous les pays du monde. A titre d’exemple, en Espagne, certains parents envoient leurs enfants dans des écoles américaines.

Que répondez-vous à ceux qui reprochent à la politique de l’enseignement public national sa stérilité ?
Je les renvoie à la Charte nationale de l’éducation et de la formation et à sa mise en œuvre patiente et résolue depuis six années. Les chantiers ouverts par ce département consistent principalement en la poursuite de la généralisation de l’enseignement, de la réforme des curricula, de l’amélioration de la gouvernance du système éducatif, de la revalorisation de la fonction d’enseignant, de la réforme pédagogique de l’enseignement supérieur et de la promotion de la recherche scientifique.

L’enseignement public national bouffe une bonne partie du budget de l’Etat, toutefois, les résultats restent en-deça des attentes. Pourquoi ?
Les réformes entreprises sont au bénéfice de près du quart de la population marocaine. Ce qui explique en partie la part importante du budget général de l’Etat à l’enseignement. Il faut, cependant, rappeler que 90% de ce budget est absorbé par la masse salariale.

L’enseignement étranger au Maroc se fait-il en concertation avec le ministère de l’Education nationale ?
L’enseignement étranger au Maroc est régi par des conventions bilatérales. Il est ouvert sur autorisation des autorités nationales. Mais il demeure sous la responsabilité pédagogique du département de tutelle du pays organisateur. La seule obligation est le renforcement de l’enseignement de la langue arabe.

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