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Elyazghi et les siens

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Mohamed Elyazghi est acculé à livrer bataille. Mais, cette fois, au sein de la direction du parti, contre la moitié de ses collègues du Bureau politique. Rappelons qu’il est le plus ancien des membres de ce bureau et qu’il est premier secrétaire adjoint, depuis que Abderrahim Bouabid a pris les commandes du parti. A part lui, personne parmi les membres du Bureau politique qui le soutiennent n’occupe un poste officiel au gouvernement ou dans la haute administration, hormis l’enseignante Fatema Belmoudden, épouse du défunt Abderrahmane Taha, député de la CDT décédé dans un accident tragique, en 1986. Elle avait bénéficié de la procédure de discrimination positive qui s’est traduite par la mise en place, lors du VI ème congrès national du parti, d’un système de quota accordant aux femmes une représentativité de 20% au niveau des instances dirigeantes. Tous les autres membres sont connus pour leur implication directe dans la gestion interne du parti. L’autre caractéristique de la liste « Elyazghi » réside dans le fait qu’elle comporte six enseignants et quatre avocats. En ce qui concerne leurs lieux de résidence, cinq sont de Rabat, quatre de Casablanca et un, en l’occurrence Abderrafie Jouahri, de Marrakech. Ce dernier, avocat, écrivain et poète à ses heures, est un fervent défenseur de la démarcation par rapport aux anciens résistants et membres de l’Armée de libération. En 1995, à l’occasion du 30ème anniversaire de la disparition de Mehdi Benbarka, lors d’un meeting à Marrakech auquel avait assisté Abderrahmane Youssoufi, il avait lu un poème qui a fait vibrer l’audience, à cause de propos appelant à se libérer des tabous et à passer outre la sacralité dont s’entourent certains militants. Les problèmes posés au départ de Mohamed Brini, ancien directeur de l’organe arabophone de l’USFP, « Al Ittahid Al Ichtiraki», l’ont amené à mettre fin à sa contribution au sein de ce journal, et à rejoindre l’équipe de «Al Ahdath Al Maghribia ». Dans le groupe des Casablancais, l’on trouve, en plus de Mme Belmoudden, Abderrahmane Chennaf, Mohamed Karam et Badia Skalli. M. Chennaf, député de la ville de Casablanca, occupe depuis les années soixante-dix, le poste de secrétaire général du Syndicat national de l’Enseignement, et a largement contribué à la création de la Confédération démocratique du travail. En 1981, suite à l’appel de la grève générale du 20 juin 1981, il est arrêté, en compagnie de plusieurs dirigeants de la CDT et du parti, notamment de l’avocat Mohamed Karam, qui était à l’époque le secrétaire provincial de Casablanca. M. Karam s’est présenté plus d’une fois aux élections législatives, avant d’accéder finalement au Parlement; et ce, contrairement à Badia Skalli , députée de la capitale économique dans les Parlements de 1993 et 1997, qui s’est éclipsée lors des dernières échéances électorales. En ce qui concerne le groupe de Rabat, l’on trouve en premier lieu le sociologue Mohamed Guessous, absent lors des dernières réunions du Bureau politique, membre de ce bureau depuis le cinquième congrès national, tenu en 1989, et ancien conseiller de la ville de Rabat. L’autre universitaire de l’équipe est Abdelkader Baina, député et ancien président du groupe parlementaire de l’USFP. Son mandat à ce poste n’a pu être renouvelé en raison de la concurrence de Driss Lachgar. Ce dernier, avocat de profession, est connu dans le milieu étudiant pour être la personne ayant dirigé le groupe étudiant de l’USFP au 17ème congrès de l’UNEM, en 1981, et annoncé la décision d’abandonner les négociations pour la direction de ce syndicat estudiantin. M. Lachgar est, actuellement, président du groupe de son parti à la Chambre des représentants, et membre du Bureau politique depuis le dernier congrès de 2001. Enfin, le dernier élément de cette équipe n’est autre que Abdelhadi Khairat, l’homme qui a dévoilé, samedi dernier, la stratégie des opposants à la candidature de Mohamed Elyazghi à la tête de sa formation politique. M. Khairat est connu pour être le Premier secrétaire général de la Jeunesse Ittihadia, depuis la rénovation du parti aux cours des années soixante-dix. En novembre 1978, il préside le congrès constitutif de la CDT et en 1981 il est condamné à une année de prison ferme pour participation à la grève du 20 juin de cette même année. En 1993, il accède au Parlement via la région de Ouled Saïd. En 1997, il perd les élections, mais suite à un recours, il se présente, en 2001, à la même circonscription et remporte les élections législatives partielles. Le 27 septembre 2002, il rate la reconduction au Parlement.

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