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Emigration clandestine : le Maroc accuse

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Inacceptable. C’est le terme utilisé par le Premier ministre Driss Jettou pour qualifier l’attitude de l’Algérie et du Polisario. Lors d’une déclaration dimanche matin, le Premier ministre n’a pas mâché ses mots dénonçant l’instrumentalisation par ces derniers de la problématique de l’émigration «à des fins totalement déplacées de propagande».
La même position a été réitérée le soir même devant des représentants de la presse nationale et étrangère. Autour d’un ftour, Driss Jettou a présenté clairement la position du Royaume dans un dossier qui est abjectement exploité par les adversaires de l’intégrité territoriale nationale.
Le Premier ministre, secondé par les ministres de l’Intérieur, Mustapha Sahel, de la Communication, Nabil Benabdellah et le ministre délégué des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïb Fassi Fihri, a d’emblée dénoncé le regroupement par le "Polisario" d’émigrés clandestins dans la zone-tampon, partie intégrante du territoire national établie à des fins pacifiques et  placée sous la responsabilité des Nations Unies, et qui doit être vierge de toute présence militaire ou civile.
«A l’heure où le Maroc remplit ses obligations et déploie des efforts importants face à des flux massifs de clandestins en provenance essentiellement des frontières algériennes, les autorités de ce pays voisin ne font rien pour empêcher la prolifération de ce fléau», explique Driss Jettou. Au contraire, toujours selon les hauts responsables marocains, l’Algérie et le Polisario qui n’ont pas raté l’occasion pour instrumentaliser cette catastrophe humanitaire en regroupant des ressortissants des pays subsahariens dans plusieurs localités particulièrement à Tindouf.
Une manœuvre qui a pour principal objectif de créer un lien entre ce phénomène et la question de l’intégrité nationale.
« Les tentatives opportunistes d’exploitation par l’Algérie de ce drame humanitaire ne sauraient nuire aux efforts multilatéraux et bilatéraux du Maroc qui visent à endiguer ces flux migratoires illégaux», a clairement précisé le Premier ministre avant d’ajouter qu’«il est hors de question de laisser les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume tirer partie de la misère et du désarroi d’êtres humains en quête d’accès à l’Europe et à des conditions de vie meilleures».
Dans ce drame, le Royaume est livré à lui-même. «Les efforts déployés par le Maroc ont permis d’atteindre des résultats significatifs reconnus à l’échelle régionale et internationale, en particulier au niveau des tentatives d’immigration illégale vers l’Europe. Mais dans tous ces efforts, le Maroc œuvre quasiment sinon totalement seul».
Et d’ajouter que d’ici la fin de l’année 2005, le pays aura dépensé en lutte contre ce phénomène la somme de 100 millions d’euros environ, entièrement à sa charge puisque l’aide européenne des 40 millions d’euros, promise depuis près de quatre années, tarde toujours à être débloquée.
Driss Jettou a fait savoir que la pression croissante de flux migratoires à destination de l’Europe se fait ressentir très fortement par le Royaume qui n’a pas manqué de mobiliser tous les moyens à même de contrecarrer ce phénomène. Le Premier ministre a notamment cité la mobilisation des effectifs pour surveiller le littoral, le regroupement et le rapatriement des émigrés clandestins dans de bonnes conditions.
Dans ce sens, Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères, qui a rejoint ses collègues ministres par la suite, ayant manqué le ftour pour des engagements avec son homologue guinéenne en visite au Maroc, a mis en exergue les déclarations de celle-ci qui s’était rendue dimanche même à Goulmim, deuxième point du pont aérien établi pour cette opération de rapatriement après l’aéroport d’Oujda. Selon M. Benaïssa, la chef de la diplomatie guinéenne n’a pas caché son «émerveillement» quant à la manière avec laquelle les ressortissants de son pays sont traités. «Le Maroc est déterminé à œuvrer pour limiter la propagation de ce fléau mondial», a conclu Driss Jettou sur un ton ferme.

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