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En attendant la mise à niveau du Parlement

Tout a commencé en ces débuts du mois d’octobre. Les résultats du 27 septembre 2002 n’ont pas donné une carte politique à même de conduire l’Exécutif conformément aux règles et conditions de l’appartenance aux grandes familles partisanes.
L’USFP, qui a eu 50 sièges au Parlement, entretenait ses négociations avec le Rassemblement National des Indépendants, l’Alliance Socialiste, composée du Parti du Progrès et du Socialisme (11 sièges) et du Parti Socialiste Démocratique (6 députés), avec Al Ahd ( 5 sièges), un parti nouvellement créé, le Front des Forces Démocratique ( 12 députés), l’Union Démocratique ( 10 sièges) et comptaient avoir l’appui du Mouvement National Populaire (18 députés) et le Mouvement populaire ( 27 sièges). Entre temps, son rival, le Parti de l’Istiqlal (48 députés selon les résultats des urnes), tenait à conclure des accords avec d’autres alliés et à recruter des élus qui se sont présentés sous d’autres couleurs politiques.
Ayant atteint 53 sièges, il s’estimait en mesure de conduire la nouvelle équipe gouvernementale avec le Parti de la Justice et du Développement, qui dispose de 42 membres à la Chambre des représentants, en plus de toutes les formations prêtes à faire front unique contre l’USFP, dont les partis de la droite classique, le Parti National Démocrate et l’Union Constitutionnelle, et trois composantes de la mouvance populaire ; c’est-à-dire le MNP, le MP et le MDS (Mouvement Démocratique et Sociale).
Bref, face à la guerre des déclarations et des coulisses, SM le Roi a du intervenir en nommant, le 9 octobre 2002, Driss Jettou, en l’appelant à constituer un gouvernement qui sera chargé de trouver des solutions adéquates au quatre problèmes épineux qui hantent les esprits des Marocains et font le lit de l’extrémisme et de l’intolérance, à savoir, l’analphabétisme, l’habitat insalubre, le chômage et le marasme économique dû à la faiblesse des investissement.
La bataille des partis arrêtée momentanément, une autre lutte de position commence au sein du parlement, mais cette fois autour de la Présidence et des structures de la Chambre des représentants et du nombre nécessaire pour la constitution des groupes parlementaires. Deux logiques ont prévalu en ce qui concerne la désignation des membres du bureau de cette Chambre et des présidents des commissions. La première se réfère aux résultats des élections du 27 septembre et la considère comme seul point de repère pour la désignation des membres et présidents précités, la seconde préfère parler du nombre définitif de chaque groupe parlementaire, un nombre qui n’est pas nécessairement celui obtenu à travers les urnes.
En fait seuls l’USFP et le PJD sont restés inflexibles par rapport au nomadisme. Ceci dit, la reconduction de Abdelouahed Radi à la tête de la Chambre des représentants, juste après la nomination du nouveau Premier ministre, signifiait que le tension entre les socialistes et l’Istiqlal a baissé d’un cran, mais pas pour longtemps.
Car, en dépit de l’arrangement autour des cinq vices présidents de la Chambre des représentants, la polémique concernant le nombre de députés de chaque groupe a continué d’envenimer les rapports entre ces deux partis. Mais cette fois, l’enjeu était moins important et les divergences touchant à la formation des groupes concernaient essentiellement les petits partis qui font cavalier seul au Parlement, particulièrement l’Union Démocratique et le FFD. Or, si le premier parti a pu constituer son groupe par le recrutement des nomades (six députés au début, puis quatre, récemment, dont trois appartenaient à la mouvance populaire et un au RNI), pour la formation de T’hami El Khyari, le temps est grave et critique. Ses conditions d’appartenance à l’UD n’ont pas été acceptées et ses élus risquent de déserter leur parti.
En fait, parmi tous ceux qui ne participent pas au gouvernement, seul le PJD peut s’estimer en situation confortable dans la mesure où il dispose d’un groupe homogène et discipliné.

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