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ETA ou le choix de la terreur

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L’ETA se veut un mouvement qui revendique l’indépendance d’Euskal Herria, un Pays basque de l’Adour à l’Ebre, sur un territoire comprenant la région autonome du pays basque espagnol, la Navarre et le Pays basque français. Pour cela, Euskadi Ta Askatasuna, soit Patrie basque et Liberté, a choisi l’arme du terrorisme. Une arme qui a entraîné la mort de plus de 800 personnes dans des attentats au cours des 35 dernières années.
ETA voit le jour à Bilbao le 31 juillet 1959. Mais le nationalisme basque date de bien avant. Il surgit à la fin du XIXème siècle sur la base de l’idéologie ethnique, ultra-catholique et anti-espagnole de son fondateur, Sabino Arana. Sur cette idéologie est venue se greffer le marxisme-léninisme des fondateurs de l’ETA qui, en 1961 déjà, tente un premier attentat. Une opération qui visait un train transportant les vétérans de la guerre civile espagnole. La première Assemblée de l’ETA est célébrée en 1962. l’organisation se définit alors comme « organisation clandestine révolutionnaire ». En 1965, commenceront les hold-up et la perception de « l’impôt révolutionnaire ». La première victime d’ETA est enregistrée le 7 juin 1968, quand un membre de la Guardia civil espagnole est assassiné. L’auteur de ce crime, Txabi Etxebarrieta, est abattu. Moins de deux mois plus tard, un commissaire de police est assassiné. Après les condamnations à mort de 16 « etarras » (membres d’ETA) en décembre 1970, le mouvement ne tarde pas à se réorganiser, mais aussi à se radicaliser davantage. Le président du gouvernement d’Almeria, Carrero Blanco, est assassiné le 20 décembre 1973 à Madrid. Moins de dix mois après, aura lieu le premier attentat massif d’ETA qui visait une cafétéria, située à Madrid. 12 personnes sont mortes. En novembre 1974, ETA vivra sa première crise interne. L’organisation est divisée entre une minorité, les milis, qui revendique une insurrection populaire et une majorité, les polimilis, qui opte pour la violence sélective.
La mort de Franco en 1975 met fin à la dictature qui régnait en Espagne. L’espoir renaît, mais la lutte armée ne désarme pas. Bien au contraire, elle s’institutionnalise. Quelque 16 personnes meurent cette année à cause du terrorisme mené par ETA. Les deux années qui suivent, ce mouvement entraîne la mort de 29 autres victimes. Le 15 octobre 1977, le gouvernement espagnol approuve une amnéstie générale, dont bénéficient une dizaine de membres d’ETA emprisonnés. Après l’approbation du référendum du 25 octobre, une loi organiste marque, le 18 décembre l’entrée en vigueur du Statut de Gernika.
Entre 1978 y 1979, la lutte armée dévie pour se transformer en terrorisme qui n’épargne personne, avec respectivement 68 y 76 morts. Mais l’année la plus sanguinaire jusque-là sera 1980 : 91 morts, dont la moitié est constituée de civils. Plusieurs hommes politiques sont assassinés les années qui suivent. L’attentat le plus meurtrier jamais commis jusque-là par l’ETA fait 21 morts dans un supermarché de Barcelone le 19 juin 1987. La police et l’armée ont souvent été les cibles privilégiées de l’ETA, dont les méthodes reposent notamment sur les voitures piégées, la violence urbaine et l’assassinat de victimes sélectionnées.
Le 5 novembre de la même année, le Pacte de Madrid sur le terrorisme est signé au Congrès des députés.
Deux années après, la bande terroriste annonce un cessez-le-feu unilatéral avant que ne commence un processus de négociations avec le gouvernement espagnol à Alger en début 1989. le dialogue est rompu en avril de la même année. Un membre de la Guardia civil est assassiné les jours qui suivent.
En 1991, 8 commandos de l’ETA sont démantelés en Espagne et en France.
Une politique qui a fait que le chiffre d’attentats et des victimes a baissé de façon significative à partire de 1993. les campagnes d’extersions et de rapts continuent. En 1996, ETA séquestre un fonctionnaire de prison à Burgos pendant plus 532 jours avant que les auteurs ne soient arrêté et le fonctionnaire libéré.
Après une trêve de quatorze mois, l’ETA reprend ses actions terroristes début 2000. Les objectifs de l’ETA étaient défendus, sur le plan politique, par le parti Batasuna. Ce parti est déclaré illégal par le Tribunal suprême espagnol en mars 2003. Il a ensuite été inscrit sur la liste des organisations terroristes à la fois par l’UE et les Etats-Unis.

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