De bonnes perspectives pour les flux financiers des MRE après un essouflement remarquable entre 2008-2009. Dans les années à venir, ces flux devront renouer avec la croissance avec un taux de progression comparable à celui de l’activité économique dans les pays d’accueil, soit entre 2 et 3% en moyenne par an. Ce sont-là les perspectives du Centre marocain de conjoncture (CMC) qui a consacré sa dernière lettre aux transferts des MRE. Les analystes du CMC se sont basés sur trois éléments avant de conclure à un «redressement sensible»accompagnant la reprise de la conjoncture internationale.
De prime abord, il y a le potentiel de croissance des flux financiers de l’émigration qui demeure en effet assez important en raison de la densité des flux migratoires avec l’émergence de nouvelles destinations. En second lieu, on note le degré d’attachement de la population émigrée au pays d’origine. Et enfin, il y a les perspectives de reprise économique dans les pays d’accueil. Les flux financiers générés par l’émigration constituent une ressource importante pour l’économie marocaine du fait qu’ils constituent non seulement un soutien au revenu et aux dépenses des ménages mais aussi un apport essentiel en devises, selon le CMC. Les évaluations de l’année 2008 situent le montant global de ces transferts transitant par les circuits officiels à quelque 53 milliards de dirhams. Ce montant qui atteint 8% du PIB représente 34% de la valeur des exportations et couvre près de 32% du déficit commercial pour la même année.
«Ces indicateurs qui témoignent de l’importance des transferts effectués par la migration marocaine sont en même temps significatifs de fragilité dans la mesure où ils traduisent le niveau de dépendance financière dans laquelle se trouve le Maroc à l’égard de sa population émigrée. Les liens multiples qu’entretient cette population avec son pays d’origine et la densité de ces liens au plan économique, social et culturel sont constamment mis à l’épreuve du temps, de génération en génération», souligne-t-on dans cette lettre.
Pour l’actuel exercice, l’on s’attend à une baisse des transferts des MRE. En avril dernier, l’agence de notation financière Standard & Poor’s a estimé la réduction de ces transferts entre 5 et 10% pour le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Liban et la Jordanie. À fin août dernier, les recettes MRE ont connu une baisse de 11,1%, passant de 33,491 milliards de dirhams contre 37,66 milliards de dirhams à fin août 2008. Par rapport à la moyenne des années 2004 à 2008, soit 32,033 milliards de dirhams, ces recettes se sont accrues de 4,6 %, selon l’Office des changes.