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Foot : la mise à niveau menacée

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Ahmed Ammor, président de la commission chargée du suivi de la professionnalisation du football national, a claqué la porte vendredi dernier pour protester contre les nouvelles exigences des présidents des clubs et « mettre chacun devant sa responsabilité », comme il le déclarera à ALM. M’Hamed Aouzal, président du GNF, envisagerait de faire de même et pour les mêmes motifs, affirme une source de la FRMF (Fédération royale marocaine de football). Qu’est-ce qui a poussé la « cheville ouvrière » de la mise à niveau du foot marocain à se désengager de son projet ? Il s’agit en fait d’une accumulation de facteurs qui ont débouché sur un quasi-blocage des chantiers prévus par le contrat-programme signé en juin 2005 entre l’Etat, les collectivités locales et la FRMF. Du coup, tout le programme devant connaître un début de concrétisation en septembre dernier, se trouve remis en cause.
Les dirigeants des clubs refusent toujours d’adopter un cahier de charges, conformément au contrat-programme, définissant leurs droits, mais aussi leurs obligations et responsabilités. Les contrats avec les joueurs, les entraîneurs et les membres du staff technique en sont l’un des points les plus importants. Or, actuellement, les présidents des clubs affirment que cette voie contractuelle ne saurait concerner tout le monde et proposent de procéder progressivement. Et, pour commencer, signer des contrats avec 30% seulement des catégories concernées. Ils avancent, entre autres, la fragilité des structures des clubs et le manque de moyens. Cette proposition se heurte à un niet catégorique de la FRMF où l’on estime que le projet a assez pris de retard et qu’il était temps d’accélérer les choses pour se rattraper, surtout que les budgets sont disponibles. D’ailleurs, les six premiers clubs au classement à la fin du championnat en cours auront droit à une subvention.
L’autre aspect de la brouille concerne la relégation de quatre équipes comme prévu par le contrat-programme pour déboucher sur un championnat à 12 à partir de la prochaine saison. Pour les présidents de clubs, cela reviendrait à priver plusieurs régions du Royaume de clubs les représentant chez l’élite. Ils estiment qu’il est hors de question de voir l’Oriental sans le « Mouloudya d’Oujda » ou Meknès-Tafilalet sans le CODM, seuls actuels représentants de ces régions comme la JSM l’est pour les provinces du Sahara marocain. La FRMF a finalement fait marche arrière sur ce point. Mais formulé un autre “niet” quant aux «revendications» des présidents de clubs demandant à ce que soit débloquée une partie de l’argent réservé à cette mise à niveau. Cette (nouvelle) fronde des présidents de clubs serait menée par les dirigeants de l’IZK (Khémisset) et du HUSA (Agadir). En août dernier, ils s’étaient déjà manifestés pour demander à disposer de plus de temps estimant que la FRMF risque de tout remettre en cause par son approche taxée de « hâtive». Il s’agissait de plusieurs points dont le passage au statut de Sociétés sportives anonymes (SSA). Pour essayer de sauver les meubles, la commission « Marketing » du CNOM (Comité national olympique marocain) devrait rencontrer Ahmed Ammor mercredi 28 décembre. Cette réunion devait initialement être dédiée à évaluer l’état d’avancement de tout le programme.
Date décisive pour le football national, le 7 juin dernier était signé contrat-programme pour la professionnalisation du foot marocain entre l’Etat, les collectivités locales et la FRMF. Ce contrat-programme, étalé sur 5 ans, est doté de 280 millions de dirhams. Il prévoit de multiples dispositions et engagements pour toutes les parties signataires.
Les collectivités locales, en guise d’exemple, s’engagent à fournir plus d’efforts pour les infrastructures. Les clubs, eux, prenaient sur eux d’abandonner leur statut d’associations à but non lucratif pour enfiler les habits de SSA (Sociétés sportives anonymes) avec comptabilité certifiée et auditée en plus des contrats pour joueurs et entraîneurs.
Le gouvernement, entre autres engagements, promettait la construction de trois stades à Agadir, Marrakech et Tanger. Aujourd’hui, c’est tout ce contrat-programme qui se trouve remis en cause. Elaboré depuis 2002, il est le dernier d’une série de programmes morts-nés.

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