Couverture

Formation de la nouvelle majorité : Le PJD ne fera pas partie du gouvernement Abbas El Fassi

© D.R

Le Premier ministre nommé, Abbas El Fassi, a donné la primeur de ses consultations pour la formation du prochain gouvernement à Mohamed Elyazghi, premier secrétaire de l’USFP, qui représente avec le parti de l’Istiqlal, grand vainqueur du scrutin de 2007, et le PPS, l’un des piliers du Bloc démocratique (Koutla). Une «préférence» vue d’un mauvais oeil par le Parti de la justice et du développement (PJD), qui a appelé, par médias interposés, au lendemain du 7 septembre, au «retour de l’USFP à l’opposition», après que le parti socialiste qui a été en pole position en 2002 ait rétrogradé à la cinquième position. Ce geste de Abbas El Fassi envers le parti socialiste aurait contrarié le souhait exprimé par les dirigeants du PJD de participer au prochain gouvernement. «Apparemment, la poire est partagée entre les partis de l’ancienne majorité», a certifié le secrétaire général adjoint du PJD, Lahcen Daoudi, qui a affirmé que les consultations menées depuis jeudi par le Premier ministre nommé et chef du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, «n’ont pas concerné le PJD». «Ce sera un mauvais message pour le Maroc si les informations dont nous disposons à l’heure actuelle venaient à être confirmées», a déploré le numéro deux du parti islamiste. «Ce sera la reconduction du pessimisme», a-t-il ironisé, en évoquant la possibilité, de plus en plus forte, de voir reconduire l’ancienne composition gouvernementale, à la différence près que «le nombre de postes ministériels qui seront proposés par le Premier ministre vont se limiter à une vingtaine», et que le prochain chef de gouvernement essayera de trouver des arrangements entre les cinq partis de la majorité sortante «en multipliant les postes de secrétaires d’Etat». Contactée par ALM, une source au parti de l’Istiqlal, qui a requis l’anonymat, a abondé dans le même sens en affirmant que «la tendance qui se dégage à travers les consultations est à la reconduction de l’ancienne majorité gouvernementale». Cinq partis, dont trois de la Koutla, ont participé au gouvernement sortant.
Il s’agit, outre le parti de l’Istiqlal, de l’USFP, du PPS, du RNI et du MP. Selon notre source au parti de l’Istiqlal, les consultations vont probablement s’élargir aux partis de la gauche dite d’opposition, composée du Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l’avant-garde socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI). Aux termes de son premier round de consultations, le Premier ministre Abbas El Fassi s’est dit, dans une première déclaration à la presse, «optimiste» sur la participation à son gouvernement des cinq partis de la majorité sortante. «J’ai fait un tour d’horizon avec nos amis de la majorité sortante dont ceux de la Koutla démocratique : mes impressions sont bonnes et je suis optimiste», a-t-il confié à l’AFP. Cette déclaration laisse entrevoir la possibilité de voir l’USFP, grand perdant du scrutin 2007, prendre part au prochain cabinet El Fassi. Interrogé par ALM, Abdelkader Bayna, membre du bureau politique de l’USFP, n’a pas exclu cette option, affirmant toutefois que la question de la participation ou non au prochain gouvernement sera tranchée lors de la réunion du conseil national du parti prévue jeudi 27 septembre. Mais voilà, les jeux semblent être faits, d’autant plus que le parti de la Rose est lié aux partis de la Koutla, le noyau dur du prochain gouvernement, par un engagement clair quant à la nécessité de poursuivre l’action du gouvernement sortant. Idem pour l’autre allié, le Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui a récemment entraîné dans son sillage le Front des forces démocratiques (FFD).
Tout bien considéré, le parti de l’Istiqlal dispose d’une majorité confortable pour constituer le prochain gouvernement. Pour le parti islamiste, il se voit déjà là où il était : l’opposition. Mais, cela n’empêche pas l’existence de beaucoup de difficultés notamment en ce qui concerne les négociations sur la répartition des portefeuilles entre les composantes de la majorité et la désignation des ministrables. Tous les partis ont exigé des portefeuilles à caractère social comme le logement, l’artisanat ou la solidarité sociale. Sans oublier un autre problème de taille à savoir les conditions posées par certains leaders de partis qui exigent que leurs proches ou protégés soient nommés ministres. Beaucoup de noms font ainsi surface. Il s’agit entre autres de Ouzine Aherdane, fils du président du MP, Mahjoubi Aherdane, et de Ahmed Khalil Boucetta, fils de M’hamed Boucetta, du PI. Des difficultés qui risquent de rendre difficile la tâche du nouveau Premier ministre.   

Articles similaires

CouvertureSociétéUne

Health Tech : la suède mène l’offensive sur le marché marocain

Un roadshow annoncé au mois de mai dans plusieurs villes du Royaume...

ActualitéCouvertureUne

Boeing, Airbus et Embraer en course sur le marché de RAM

Les géants mondiaux de l’aéronautique sont intéressés par le carnet de commandes...

ActualitéCouvertureUne

Industrie du futur, c’est maintenant ou jamais pour le Maroc !

Le développement fulgurant des nouvelles technologies révolutionne l’industrie. Alors que des puissances...