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Ghallab : L’Istiqlal est un parti à la dérive

© D.R

ALM : Pourquoi avez-vous démissionné de votre poste de directeur du journal «Al Alam»?
Abdelkrim Ghallab : Les raisons de mon départ sont claires. Je les ai rappelées dans le communiqué diffusé à l’occasion de ma démission.
Justement, qu’est-ce qui vous a dérangé dans l’article défendant Abderrazak Afilal?
En fait, comme vous le savez, cet article prend la défense d’une personne et accable deux autres, en l’occurrence Abdelaziz Laâfoura et Abdelmoghit Slimani.
Le tout, dans une affaire que la Justice marocaine est en train d’examiner. J’ai toujours été contre la publication d’articles traitant de sujets sur lesquels les tribunaux vont se prononcer. C’est un principe que je ne violerais jamais.
Même si la personne que vous défendez est un grand responsable istiqlalien?
Effectivement. Je n’admets aucune exception à ce principe, même si c’est un istiqlalien qui sera défendu. D’ailleurs, je ne fais pas de distinction entre un istiqlalien et un non istiqlalien.
Si l’affaire n’était pas devant la Justice, j’aurai parfaitement accepté une mise au point de Laâfoura et de Slimani, si le journal les avait accusés de quoi que ce soit.
Qui vous a donc obligé à publier l’article?
Absolument personne. Ils ont attendu que je rentre chez moi à l’heure du déjeuner pour glisser cet article à mon insu. Ils ont donc procédé, sans ma permission, dans le secret le plus total.
Qui désignez-vous par « Ils »?
Je ne peux pas donner de noms. Mais je sais parfaitement bien qui est derrière ces manigances. Toujours est-il, que la publication de cet article n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. Ce n’est pas la première fois que ces gens-là s’adonnent à ce type de comportement avec moi. Mais ma patience a des limites.
Sincèrement, pensez-vous que Abderrazak Afilal est innocent?
Sincèrement, je ne pense rien de cette affaire. Ce que je sais c’est que les trois hommes ont des problèmes d’ordre financier. C’est une affaire qui les concerne eux et pas moi.
Vous avez également démissionné du parti. Pourquoi?
Ça, c’est une autre affaire. Mais j’admets que là-aussi les raisons de ma démission sont le résultat d’un cumul de malaises.
Le parti de l’Istiqlal dans lequel j’ai vécu 70 ans suit une voie dangereuse qui le conduira vers un précipice. Depuis quatre ans environ, j’observe un déclin dans la gestion du parti. Certains s’adaptent aux situations les plus absurdes. Moi je ne m’en accommoderais jamais.
Voulez-vous signifier que Abbas El Fassi, l’actuel secrétaire général, ne fait pas l’affaire?
Ecoutez. Je ne veux absolument pas donner de noms. Mais libre à celui qui veut lire mes propos en filigrane.
Quelle relation comptez-vous entretenir avec le Parti de l’Istiqlal?
Le Parti de l’Istiqlal est une partie de moi-même. Impossible de l’oublier. Si vous ouvrez mon coeur, vous y trouverez le Parti de l’Istiqlal. Mais de là à agir au sein de ses organes, pas question.
Puisqu’il s’agit d’un cumul, pourquoi n’avez-vous pas réagi plus tôt?
J’ai longtemps supporté les multiples dérives d’ordre moral et politique. J’ai fermé les yeux sur les erreurs à répétition commises par les uns et les autres. Le tout pour le bien du parti. Ceci-dit, dans mes éditoriaux, je n’ai jamais cessé d’exprimer mon indignation. En vain. Mais comme je vous l’ai dit, je ne m’accommoderais jamais aux perversions politiques et morales.
Votre démission a-t-elle été acceptée?
Je m’en contrefiche éperdument. J’ai remis ma démission à ceux qui m’ont donné la qualité d’istiqlalien. Je parle des militants du Parti de l’Istiqlal.
Le communiqué que j’ai diffusé est adressé à eux mais à personne d’autre.

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