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«Ghallab ne possède pas une baguette magique»

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ALM : Votre fédération s’est réunie avec le ministre de l’Equipement et des Transports. En êtes-vous sortis satisfaits?
Abdellah Lahlou : Tout à fait. En la personne de Karim Ghallab, ministre des Transports et de l’Equipement, nous avons trouvé, comme c’est d’ailleurs toujours le cas, un interlocuteur de premier choix. La réunion de mardi n’est en fait que la continuation d’un dialogue qui s’est établi entre les professionnels du secteur et le département de tutelle. Lors de cette réunion, trois grands thèmes ont été abordés. Le premier est en rapport avec l’avenir du secteur à long terme dans une perspective de libéralisation. Le second se rapporte au règlement des différentes contraintes quotidiennes qui nous handicapent sur les routes alors que le troisième thème a trait à la sécurité routière, grand défi du Maroc qui connaît un taux très élevé des accidents de circulation. Ainsi, et en ce qui concerne le premier point, nous avons exprimé au ministre nos doléances se rapportant essentiellement à un allégement fiscal. Actuellement, la TVA imposée aux transporteurs des voyageurs est de l’ordre de 14 %, alors qu’en Europe par exemple, elle est de l’ordre de 7 %, le même taux appliqué d’ailleurs au Maroc il y a quelques années. Nous demandons tout simplement un retour à ce taux-là. En vue d’une augmentation de la demande, un réaménagement du statut fiscal devient ainsi une priorité à notre point de vue. Plusieurs taxes pénalisent beaucoup les transporteurs telles la taxe de la consommation et la taxe à l’essieu. La mise en place d’un système de tarification de gasoil professionnel fait également partie de nos doléances. A l’heure où à travers le monde, les prix du pétrole ne cessent d’augmenter, les professionnels du secteur sont obligés de suivre cette hausse en payant d’avantage à la pompe. De ce fait, la facture énergétique exerce une grande pression qui ne manquerait pas de se répercuter sur le prix du ticket de transport

Dans quel sens pourra être l’intervention du ministère des Transports du ressort duquel ces questions ne relèvent ?
Il faut évidemment bien prendre conscience que le ministre des Transports ne possède pas une baguette magique pour répondre  à toutes les revendications du secteur. Lors de la réunion de mardi, il a été convenu de tenir des réunions avec les différents départements gouvernementaux et administratifs dont dépendent toutes les questions qui ont été abordées. Ainsi, nous allons nous réunir avec les responsables de la direction des Impôts pour un éventuel allégement fiscal dont profiterait le secteur et s’inscrirait dans le cadre de la loi de Finances 2006. Une réunion semblable sera également tenue avec les responsables de la douane, la gendarmerie et la police pour traiter des cas de bus saisis ou mis en fourrière. Des promesses ont été formulées par le ministre pour que les professionnels du secteur soient, à l’occasion de ces réunions, accompagnés par un représentant du département ministériel de tutelle.

N’avez-vous pas l’impression que le ministre a cédé pour éviter la grève annoncée pour les 26, 27 et 28 juin ?
Je tiens d’abord à préciser que cette grève n’a pas été décrétée par la Fédération nationale du transport des voyageurs au Maroc qui, par ailleurs, représente près de 70 % des professionnels du secteur vu le nombre de bus et d’agréments exploités. Au sein de notre fédération, nous n’avons jamais pensé que ce genre de moyens de pression pourrait aboutir à quelque chose. Nous nous sommes inscrits dans un dialogue continu avec les différents acteurs du secteur. Grosso modo, je dirais que lors de la réunion que nous avons tenue mardi, une sorte de pacte a été scellé avec M. Ghallab à qui nos doléances ont été expliquées et qui a promis de trouver tous les moyens de les satisfaire.

Ne pensez-vous pas que cette double représentativité des professionnels nuirait au secteur ?
C’est une chose certaine. C’est pour cette raison que nous sommes entrés en contact avec les responsables de l’autre fédération afin d’établir les bases d’une unification ; mais la première grève décrétée de leur part, au sujet de laquelle nous n’étions pas d’accord, a mis une fin à ces tentatives. Lors de cette même grève, de nombreux incidents ont eu lieu et qui ont jeté de l’ombre sur nos relations. Des bus ont ainsi été attaqués et interdits de quitter des gares routières. Des dégâts matériels, dont les transporteurs ont assumé seuls, ont donc été constatés. Nous avons informé l’autorité de tutelle de ces agissements et nous avons demandé à ce que notre flotte soit protégée dans le cas d’une reconduction de la grève.

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