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Hassan Ouahbi : «Nous avons préféré exprimer nos critiques tant qu il est encore temps»

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ALM : Quelles sont les raisons qui ont poussé l’Association des barreaux du Maroc à se retirer de la Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice?
Hassan Ouahbi : Les raisons qui ont poussé le bureau de l’association à prendre cette décision reposent sur plusieurs reproches. Premièrement, nous aurions souhaité que l’association soit associée aux préparatifs du dialogue national sur la réforme de la justice dès le début, avant le lancement de cette initiative. Chose qui n’a pas été faite et qui fait qu’aujourd’hui notre association autant qu’un certain nombre d’autres parties qui sont directement intéressées par ce chantier de la réforme de la justice ne sont pas profondément impliquées dans le fond et la forme de ce dialogue. Notre présence, ainsi que celle d’autres instances semble strictement formelle, sans véritable apport. D’autre part, nous pointons du doigt la formation de cette Haute Instance. Puis au niveau des sujets proposés au débat, on déplore le fait que des axes importants aient été négligés, en particulier des nouveautés de la Constitution tels le pouvoir juridique et le statut des juges. Cette décision a aussi été prise après le premier séminaire régional de Rabat les 11 et 12 juin. Nous avons constaté que celui-ci avait une portée plus festive, alors qu’il devait imposer un dialogue participatif, sérieux et profond.  Ainsi à l’issue du premier colloque à Rabat, nous avons déploré la non-implication de notre association dans les discussions relatives à ce dialogue et ce, en dépit de l’accord de partenariat entre l’association et le ministère de la justice et des libertés. Plusieurs participants n’avaient même pas l’occasion d’intervenir et d’exprimer leur vision de la réforme. Faute de temps, il n’y a pas eu le dialogue efficace et pertinent souhaité.  

Votre retrait n’est-il pas précipité étant donné que la Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice en est encore à ses débuts?
Justement nous avons préféré exprimer nos remarques et critiques dès les premières étapes alors qu’il est encore temps et non attendre la fin. Ceci pour pouvoir remédier à ce qui est potentiellement remédiable. Ainsi notre initiative de retrait a pour but d’attirer l’attention sur un certain nombre de points et de permettre la réussite de ce dialogue afin qu’il donne les résultats qu’on attend de lui et non le contraire.

Est-ce que votre retrait est définitif?
Actuellement, notre décision de retrait concerne seulement la non-participation aux colloques régionaux du dialogue national sur la réforme organisés par la Haute Instance. Au lieu de cela, l’Association a décidé de tenir un colloque national sur la réforme du système judiciaire en octobre. Ceci en vue d’adopter une position et des avis vis-à-vis du projet de réforme escomptée de manière plus profonde, exhaustive et précise afin de le soumettre plus tard à cette Haute Instance.

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