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Horaire continu : comment ça marche ailleurs

«Neuf à cinq» au Etats-Unis, travail «d’avant la prière du midi» en Egypte, «Horaire continu » au Maroc. Les appellations se suivent, ne se ressemblent pas, mais indiquent un seul et même système qu’impose non seulement une réalité économique que tout le monde partage, mais qui fait également office de réponse à des soucis et préoccupation spécifiques à chaque pays. Le nôtre reste l’un des rares pays où l’application de ce système a suscité tant de tollé, inadaptation avec un mode de vie bien de chez nous et manque d’efforts d’accompagnement obligent. Si, dès son introduction, l’horaire continu a provoqué toutes les formes de réticences possibles et imaginables, dans les autres pays où il est appliqué, il est non seulement perçu comme étant une aubaine, permettant aux fonctionnaires de dégager plus de temps pour le repos et les loisirs, mais aussi des frais en moins, notamment ceux du transport. Sans parler des pays développés où c’est l’efficience du service public qui l’emporte sur les autres motivations, et où il est question d’un véritable système, et non seulement d’une mesure déracinée de la réalité sociale et économique; des pays pas très loin de chez ont adopté le même système. Le cas de l’Egypte est des plus parlants. S’il n’a rien changé à la bureaucratie qui fait office de dogme dans la terre des pharaons, il aura au moins permis aux fonctionnaires de mieux vivre une situation déplorable sur le plan des salaires. Ceci, dans le sens où le temps d’après le travail est également le temps du travail.
A défaut d’augmenter des salaires ridiculement bas, les pouvoirs publics de ce pays avaient pensé l’horaire continu dans le but de libérer une partie du temps des fonctionnaires et leur permettre d’exercer d’autres occupations rémunérées. Il n’est donc pas rare de trouver dans une agglomération comme le Caire un respectable-cadre dans un ministère faire le chauffeur de taxi pour mieux arrondir ses fins de mois. Pour la large catégorie d’enseignants que compte ce pays, c’est l’occasion de faire de l’enseignement à domicile.
Idem dans des pays comme la Syrie, où l’application de cette mesure s’est traduite par les mêmes comportements sociaux. Conséquence : une légère hausse du pouvoir d’achat et une meilleure capacité à affronter les aléas du quotidien. Si au Maroc, ce qui pose le plus de problème est la restauration des fonctionnaires, mais aussi de leurs enfants, en Egypte, la solution a depuis longtemps été trouvée : un petit-déjeuner consistant. Au Maroc,  c’est le déjeuner qui l’emporte. C’est dire qu’aux mesures d’accompagnements à mettre en place, toute une culture est à changer.

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