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Il était une fois la révolution

Elle était belle comme la révolte, disait la chanson. Mais tout comme d’autres putschs et renversements de régime, l’événement du groupe d’officiers au pouvoir en Egypte, en ce 23 juillet 1952, constitue une véritable révolution aussi bien pour l’Egypte que pour le monde arabe.
Après cette date, d’autres militaires ont mis la main sur le pouvoir dans leur pays.
La prolifération des putschs dans les pays microscopiques et pauvres était au coeur de l’action politique. Souvent ce sont ces militaires venus sur le dos des chars qui ont déterminé le sort de leur pays et pu l’orienter selon leurs idéaux ou simples convoitises.
Et il faut le reconnaître, tout cela était dans l’aire du temps. Un temps marqué par la guerre froide, la confrontation avec le colonialisme et l’aspiration grandissante à la liberté.
A l’instar d’une boule de neige ou d’une contagion, plusieurs pays ont connu des putschs dits révolutionnaires ou des révolutions tout court ; et ce, même si la participation des masses au changement de régime faisait défaut dans la plupart des cas.
En Egypte, Mohammed Neguib, a été évincé du pouvoir en 1954, soit deux années après la révolution.
Le même sort a été réservé à Ahmed Ben Bella, le chef historique, qui a régné sur l’Algérie, de l’indépendance en 1962 au 19 juin 1965.
Comme le feu qui se consume de son propre gré quand il ne trouve rien à brûler la révolution finit souvent par manger ses enfants.
En Egypte, il y a eu (outre la confrontation avec Israël) certes un déficit de nationalisme dans les rangs du roi Farouk, ce qui a permis au nationalisme de se développer et de transcender les frontières. Mais, en Algérie, les choses se passaient autrement. Dans leur lutte pour l’indépendance, les Algériens ont laissé sur champ de bataille le terrain plus d’un million de martyres. L’atrocité des combats a fait que dans ce pays, il y a eu en quelque sorte «une inflation» de nationalisme. Une donne qui a été utilisée à fond par les militaires pour assujettir les hommes politiques et gouverner. Les jours de l’Euphorie passés, l’on se rend compte, à présent du hiatus qui éloigne les utopies constitutives de certains Etats de leurs réalisations réelles sur le terrain.
Le panarabisme, le socialisme tiers-mondistes, faute de démocratie, ont prouvé leur vulnérabilité et incapacité à résister à l’usure du temps. En Algérie, le cas est gravissime, à tous les niveaux. En dépit de la rente pétrolière dont bénéficie la junte militaire, la soif guette sérieusement la population et la guerre civile devient de plus en plus folle et insensée.
Même les leçons élémentaires portant sur la solidarité entre les peuples ont été oubliés, en raison de l’amnésie pathologique qui frappe le pouvoir militaire.
Un pouvoir qui fait l’impossible pour survivre et qui croit encore que sa survie est tributaire de la faiblesse de ses adversaires. Des adversaires nombreux et indéfinissables qu’il voit partout.
Que reste-t-il donc des idéaux de la révolution. Avec le temps, disait la chanson, tout s’en va.

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