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« Il n’y a ni aile radicale, ni aile modérée au PJD »

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ALM : Le cinquième congrès du PJD se tiendra les 10 et 11 avril. Quels sont les principaux points à l’ordre du jour?
Saâd Eddine El Othmani : Le congrès procèdera à une évaluation de l’action du parti au cours des quatre dernières années. En outre, il s’attellera à définir les perspectives et les choix à prendre dans l’avenir. Aussi, il sera procédé à l’élection d’un nouveau secrétaire général ainsi que des membres du Conseil national.
Pour un maximum de transparence, le PJD a mis sur son site Internet l’ensemble des documents qui seront étudiés lors du congrès. C’est une première. Car nous ouvrons le débat à toute la société: presse, associations, hommes politiques… Tout le monde peut réagir.
Le départ du Dr. Khalib n’est-il pas, comme le soutiennent plusieurs observateurs, un signe de divergences au sein du parti?
Beaucoup de choses erronées ont été écrites à ce sujet. Je tiens à rappeler, à cette occasion, que c’est le Dr. Khatib, lui-même, qui a insisté à abondonner toute responsabilité au PJD. Pour des raisons de santé évidentes, il a jugé bon de laisser faire leurs preuves les jeunes cadres du parti. Ceci-dit, le Dr. Khatib demeure le président fondateur honorifique, membre du secrétariat général, président d’honneur de toutes les instances du PJD et, enfin, président de la commission d’arbitrage. Sa place n’a absolument pas diminué.
Je vous rappelle que, pour les mêmes raisons, le Dr. Khatib avait déposé sa démission en 1999. Mais à l’époque, le contexte était différent. Nous lui avions tous demandé de rester au parti. Le Dr. Khatib a compris que sa présence était indispensable pour le parti. Il voulait également assurer une transition douce.
Au lendemain du 16 mai, le PJD a subi de fortes pressions médiatiques et politiques. Ont-elles eu des incidences sur les orientations du parti?
A la fin du congrès, nous allons rendre public un document important appelé « Principes et Choix ». C’est un texte qui trace, justement, nos orientations et nos choix pour l’avenir. Ce texte comporte des éléments nouveaux, c’est tout à fait normal. Mais comparées au document de l’ancien congrès, les différences sont minimes.
Les pressions dont vous parliez ont effectivement eu des conséquences sur le parti. Je pense notamment à notre participation aux élections. Mais pour ce qui est des valeurs profondes du parti, aucune pression ne peut les ébranler.
Qu’est-ce qui peut vous faire changer d’orientation alors?
Quand j’ai dit que les pressions médiatiques et politiques de l’après 16 mai n’ont pas touché nos orientations, je ne veux pas dire que nous sommes contre le changement. Au contraire. Le PJD est un parti jeune, qui se construit. Nous oeuvrons continuellement pour une amélioration de notre action et de notre image. Il n’y a pas de honte à dire que nous sommes sensibles aux critiques objectives dont faisons l’objet. Quand il faut rectifier le tir, nous le faisons. Encore faut-il que cela soit dans l’intérêt du pays et du parti. En termes clairs, le PJD ne se transformera jamais comme l’ont fait les partis communistes à la suite de l’effondrement du bloc soviétique.
Que pensez-vous du document de Mustapha Ramid?
Je l’ai lu avant sa parution dans la presse. Pour avis, Me Ramid avait distribué ce document à quelques membres du secrétariat général. Certains lui ont même fait des remarques de fond, mais à titre individuel. Les positions de Me Ramid sont claires. Il a eu l’occasion de les exprimer à plusieurs reprises. En fait, c’est une participation à l’élargissement d’une réflexion qui existe au sein du PJD et à l’extérieur: la révision constitutionnelle. Lors du congrès, 14 ateliers vont examiner plusieurs autres sujets. Je ne vois, personnellement, aucun mal à ce que d’autres membres du PJD s’expriment, dans la presse nationale, sur des sujets divers.
On dit, pourtant, que Ramid essaye de se positionner à la tête de l’aile radicale du PJD. Qu’en pensez-vous?
Non, au PJD il n’y a pas d’aile radicale et d’aile modérée. Certes, il y a une pluralité des avis, chose que nous encourageons. C’est ce qui fait, d’ailleurs, la force et la richesse du PJD. Cela fait partie de notre culture interne. Mais nous ne pouvons pas parler de courants. Me Mustapha Ramid n’a pas de disciples.
Personne n’en a, d’ailleurs. On peut être d’accord avec l’opinion d’un membre, sans pour autant former avec lui un courant au sein du parti. En parlant de courant, nous ne sommes pas contre leur existence au sein du PJD. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans cette situation. Mais si tel était le cas, nous adapterions nos statuts pour officialiser ces courants, comme dans le système français, par exemple.

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