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Ils étaient 5000 l’année dernière : L’Espagne ne veut pas de travailleurs saisonniers marocains

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Pour la campagne agricole 2011-2012, les exploitants espagnols ne feront pas appel aux travailleurs saisonniers marocains. C’est ce qu’a annoncé récemment la commission des flux migratoires de la province de Huelva. Décision confirmée par les responsables de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec). «Nous avons reçu une information dans ce sens de la part du conseiller social de l’ambassade d’Espagne, la raison évoquée est la situation de l’emploi en Espagne», a indiqué à ALM Hafid Kamal, directeur général de l’Anapec,  institution  signataire en 2006 de la convention régissant la gestion des travailleurs saisonniers marocains en Espagne. La commission des flux migratoires de la province de Huelva avait tenu, vendredi 15 juillet, une réunion pour définir les grandes orientations de la campagne agricole 2011-2012, lit-on dans  une dépêche relayée par l’agence espagnole EFE.  Dans ce sens, la commission a estimé qu’il y a en Espagne une main-d’œuvre suffisante pour faire face à la demande durant la phase de plantation. Selon la même source, Manuel Bago, sous-délégué du gouvernement dans la province andalouse, a  cependant souligné que le fait de ne pas faire appel à la main-d’œuvre marocaine, lors de la prochaine phase de plantation, ne fermait pas la voie au recrutement des travailleurs saisonniers du Maroc. Il a émis la possibilité que des contrats soient émis lors de la phase de récolte si le besoin s’en fait sentir.
Notons que le nombre de contrats d’ouvriers saisonniers  marocains signés depuis le lancement en 2006 des opérations de recrutements s’élève à quelque 32.000 ouvrières essentiellement des répétitrices ayant des expériences  accumulées dans la cueillette des fraises, selon Abdelhalim El Fatihi, responsable du placement international à l’Anapec. Mais à cause de la crise économique que traverse l’Espagne depuis 2009 et aussi les mauvaises campagnes agricoles, la demande espagnole de main-d’œuvre marocaine n’a cessé de baisser. Lors de la dernière campagne agricole qui a débuté en février 2011, quelque 5.000 ouvriers marocains essentiellement des femmes ont été sollicités par les exploitants agricoles espagnols, a précisé M.El Fatihi. L’année dernière, le dispositif de recrutement par le biais de l’Anapec s’est également soldé par plus de 5.600 départs du Maroc vers les exploitations de fraises à Huelva contre environ 12.000 en 2009. L’année 2009 a été la plus favorable aussi bien pour les exploitants agricoles espagnols que pour la main-d’œuvre.  Lors des hautes saisons agricoles, les exploitations de fraises nécessitaient quelque 33.000 ouvrières. Il s’agit exclusivement de main-d’œuvre qualifiée étant donné que la culture de la fraise est une activité extrêmement exigeante et délicate. Ainsi en 2009, les responsables de l’Anapec espéraient même revoir à la hausse les contingents de travailleurs saisonniers marocains. Mais depuis que l’Espagne traverse la crise économique, la priorité a de plus en plus été donnée à la main-d’œuvre locale, ceci malgré le fait que l’année dernière seul le contingent marocain a bénéficié des dispositions espagnoles relatives au recrutement en origine. Rappelons que l’immigration saisonnière est une source de revenu importante pour certaines populations des milieux ruraux. Les ouvriers bénéficient de contrats à durée déterminée, entre 3 et 6 mois, assujettis à la législation espagnole et comprenant une période d’essai de 15 jours. Le salaire journalier est de 37 euros, logement compris. Les travailleurs recrutés depuis le Maroc pour les campagnes agricoles en Espagne (principe du contrat à l’origine) font généralement vivre leurs familles des revenus de ces opérations.  Ainsi, les exploitants agricoles ne sont pas les seuls à pâtir des conséquences de la crise économique aujourd’hui, mais aussi des mères de familles marocaines qui ont contribué à l’essor  de la culture de la fraise en Espagne.

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