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Inflation : Abdellatif Jouahri prévoit un taux d’inflation de près de 2 % en 2011

L’inflation est restée modérée au Maroc, en relation avec la faiblesse des pressions émanant de la demande et du niveau encore bas de l’inflation dans les principaux pays partenaires. C’est ce qui ressort du rapport sur la politique monétaire publié à l’occasion de la tenue du Conseil de Bank Al-Maghrib, présidé par Abdellatif Jouahri, mardi 21 décembre à Rabat. Ainsi, la prévision centrale de l’inflation demeure proche de celle publiée en septembre dernier. En moyenne, l’inflation devrait s’établir à environ 1% en 2010 contre 1,9% en 2009 et avoisiner 2,2% sur l’horizon de prévision de six trimestres. Au terme de cet horizon, soit le premier trimestre 2012, elle se situerait à près de 2%. Pour sa part, l’inflation sous-jacente devrait également rester en ligne avec la stabilité des prix. Aussi, l’inflation en glissement annuel s’est située à 2,6% en novembre 2010, essentiellement sous l’effet de l’augmentation des prix des produits volatils, après 0,5% au troisième trimestre. Parallèlement, l’inflation sous-jacente, qui reflète la tendance fondamentale des prix, continue d’évoluer à des rythmes très modérés, ne dépassant pas 1% depuis le deuxième trimestre 2009. Par ailleurs, les perspectives incertaines de l’environnement international ne manqueront pas d’avoir un impact sur l’activité domestique. Dans ce contexte, alors que la croissance globale serait proche de 4% en 2010, celle du secteur non agricole devrait se stabiliser autour de 5% au cours des prochains trimestres. Ainsi, la croissance nationale s’est établie à 3,5% au premier semestre et devrait revenir à 3% au deuxième semestre, reflétant notamment le recul de la croissance non agricole, dont le rythme de progression est estimé à près de 4,7%, contre celui de 5,3% observé au premier semestre. La dynamique du secteur non agricole devrait être tirée par la bonne orientation des activités minières, énergétiques et tertiaires, alors que la valeur ajoutée de l’industrie et celle du BTP, bien qu’en amélioration par rapport au premier semestre, devraient progresser à des rythmes inférieurs à ceux d’avant crise. À la faveur de la vigueur de la consommation des ménages et de la reprise graduelle de l’investissement privé, la demande intérieure continuerait à soutenir la croissance, mais avec une contribution inférieure à la moyenne des cinq dernières années. Par ailleurs, les indicateurs des échanges extérieurs disponibles à fin octobre font ressortir une hausse des exportations nettement plus rapide que celle des importations, ce qui devrait améliorer la contribution de la demande extérieure nette à la croissance globale, avec notamment un taux de couverture de 49,3% contre 44,1% au cours de la même période de l’année précédente. Au total, les évolutions ainsi observées et l’analyse des différents indicateurs de haute fréquence ne suggèrent pas de révisions significatives des prévisions des comptes nationaux pour l’ensemble de l’année 2010, la croissance du PIB devant se situer entre 3 et 4%, recouvrant une hausse de la valeur ajoutée non agricole entre 4,5 et 5,5% et un repli de celle agricole de l’ordre de 7%. Par ailleurs, l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib du 3ème trimestre de l’année en cours avait fait état d’une légère progression, pour le 4ème trimestre 2010, de l’effectif global employé dans le secteur industriel accompagnée d’une quasi stabilité dans les branches des industries chimiques et parachimiques. En parallèle, les perspectives relativement favorables caractérisant l’actuelle campagne agricole et la relance anticipée de l’activité non agricole tendent à indiquer une possible amélioration du marché du travail. Toutefois, ces conditions ne devraient pas peser sur l’évolution future des salaires et aucune réévaluation du SMIG n’est anticipée sur notre horizon de prévision. Le redressement de l’activité mondiale devrait impacter l’évolution des cours du marché du pétrole. En effet, selon le rapport, les dernières projections du FMI relatives au prix du baril (panier) ont été revues à la hausse et se situent désormais à 76,20 dollars pour 2010 et à 78,75 dollars pour 2011. Cette hausse, imputable en partie à la reprise de l’activité dans les pays émergents, devrait rester modérée en lien avec les perspectives de croissance modeste des économies avancées. Sur le marché des futurs, le prix du baril s’établit en moyenne à 85 et 92,5 dollars respectivement pour 2011 et 2012. Enfin, les dernières prévisions de la Banque Mondiale tablent quant à elles sur un cours (panier) de 73,2 dollars le baril en 2011 et 73,1 pour l’année 2012. Ces projections indiquent que le système de compensation nationale resterait soutenable eu égard aux charges programmées dans le cadre de la loi de Finances 2011, chiffrées à 17 milliards de dirhams et effectuées sur la base d’un scénario de 78 dollars le baril. Dans ces conditions, le scénario central de prévision retient l’hypothèse d’une stagnation du prix du gasoil à la pompe à 7,15 dirhams le litre.

 Tensions sur le marché du travail
Au terme du troisième trimestre 2010, la population active âgée de 15 ans et plus a atteint 11.323.000 personnes, en accroissement de 0,1% par rapport à la même période de l’année 2009. Cette situation recouvre une baisse de 0,4% de la population active en milieu urbain et une hausse de 0,6% en milieu rural. En revanche, le taux d’activité a baissé de 0,8 point de pourcentage, s’établissant à 49%, suite à la progression de la population active âgée de 15 ans et plus à un rythme moins rapide que celui de la population totale. En matière d’emploi, le troisième trimestre 2010 a été caractérisé par un léger accroissement de la population active occupée, en comparaison avec le même trimestre de l’année précédente. Néanmoins, le taux d’emploi a reculé de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 44,5%, en raison de la progression plus importante de la population âgée de plus de quinze ans.


 Un taux directeur maintenu à 3,25%
Dans un contexte caractérisé par une prévision centrale durablement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et une balance des risques entourant cette prévision globalement neutre, le Conseil a décidé de maintenir le taux directeur à 3,25%. Par ailleurs, et conformément aux meilleures pratiques de gouvernance des banques centrales, les membres du Conseil ont décidé d’adhérer à un code de déontologie qui définit les principes et valeurs d’éthique les concernant.

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