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Jettou II : Un léger lifting

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Sa Majesté le Roi Mohammed VI a nommé, hier, de nouveaux membres du gouvernement dans le cadre d’un réajustement ministériel technique qui a été marqué par le redéploiement de certains ministres et la destitution de neuf autres ainsi que par la nomination de cinq nouveaux membres du gouvernement.
Selon un communiqué du porte-parole du Palais Royal, Hassan Aourid, le réajustement ministériel d’ordre technique « vise à adapter la structure et la composition du gouvernement aux priorités et aux programmes que doit mener le gouvernement, conformément aux hautes orientations de Sa Majesté le Roi ». Il s’agit de Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des pêches maritimes, Habib El Malki, ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, Adil Douiri, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale, Rachid Talbi El Alami, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales, Abderrahim Harouchi, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mohamed Boussaid, ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l’Economie, Mohamed Mohattane, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, chargé du développement rural, Anis Pirou, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, chargé l’alphabétisation et de l’éducation non formelle.
Une première lecture dans ce remaniement ministériel partiel permet de constater que les changements se sont reposés sur trois principes fondamentaux, à savoir le respect de l’équilibre politique existant entre les différentes composantes de la majorité, l’incompétence en tant que critère de destitution des ministres ayant quitté le gouvernement et, enfin, l’annulation de certains départements n’ayant plus de raison d’être dans la nouvelle conjoncture.
Ainsi, l’on constate que tous les partis politiques qui étaient représentés au gouvernement ont été maintenus. La composition de la majorité n’a donc subi aucun changement. Toutefois, il y a lieu de constater que tous les partis politiques ont vu le nombre des membres de gouvernement affiliés à leurs formations réduits d’un ministre chacun. La seule exception demeure celle des partis de la mouvance, le Mouvement populaire et le Mouvement national populaire, qui n’ont pas été affectés puisque, réunis, ils gardent toujours cinq ministres. Une décision qui se justifie par la nouvelle donne politique qui est la constitution du Pôle Haraki récemment créé par les partis de la Mouvance Populaire, à savoir le MP, le MNP et l’UD et qui, unis, sont devenus la première force politique au Parlement. Le remaniement n’a pas épargné le bloc des technocrates qui se voit aussi priver de l’un de ses ministres les plus proches du chef de la primature.
Il s’agit d’Abderrazak El Mossadeq jusque-là ministre délégué auprès du ministre chargé des affaires économiques, des affaires générales et de la mise à niveau de l’Economie. Son écartement n’affecte pas le nombre des portefeuilles attribués aux technocrates, puisque le nouveau gouvernement connaît le retour sur scène du professeur Abderrahim Harouchi qui est nommé ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.
La nouvelle carte politique du gouvernement devient donc la suivante: neuf technocrates, sept du parti de l’Istiqlal (PI), sept de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), cinq du Rassemblement National des Indépendants (RNI), trois du mouvement Populaire, trois du Mouvement National Populaire (MNP) et un pour le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). Le nombre des membres du gouvernement devient donc réduit de trente-neuf à trente-cinq.
Le deuxième constat qui s’impose suite à une première lecture est le fait que les destitutions n’ont touché que des ministres ayant prouvé leur incapacité à suivre le rythme de la nouvelle dynamique de développement ou ceux qui ont tout simplement montré une incompétence inégalée. L’exemple le plus significatif est celui du désormais ex-ministre de la Pêche, Taïeb Ghafès qui a non seulement montré son incompétence, mais qui a provoqué l’une des crises les plus graves de l’histoire du secteur. C’est le cas, à des différences près, des huit autres ministres sortants à savoir Khalid Alioua, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Najib Zerouali, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, M’Hamed El Khalifa, ministre de l’Artisanat et de l’Economie sociale, Mohamed Aujjar, ministre des Droits de l’Homme, Omar Fassi Fihri, ministre délégué auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chargé de la Recherche scientifique, M’Hammed El Morabit, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Environnement, et Nejma Rhozali, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, chargée de l’Alphabétisme et de l’Education non formelle, Abderazzak El Mossadeq, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des affaires économiques, des Affaires générales et de la mise à niveau de l’Economie.
Dans le cas du ministère des Droits de l’Homme, il est certain que sa suppression s’adapte parfaitement à la nouvelle conjoncture politique du pays qui se caractérise par une évolution des libertés individuelles et collectives et une ouverture politique qui rendent caduque l’existence d’un département spécialement concerné par cette question.
Parmi les nouveautés apportées par ce remaniement, il faut signaler le rattachement du département de la Jeunesse à la Primature. Ainsi, le socialiste Mohamed El Gahs devient secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Jeunesse.
Cependant, le sport reste toujours absent en tant que porte feuille ministériel et continuera donc à être géré en tant qu' »administration du sport » gérée directement par le chef de la Primature en attente d’une éventuelle création du Haut Commissariat au Sport.
En somme, le remaniement ministériel n’a pas dépassé le cadre d’un réajustement technique du gouvernement dont l’objectif est d’adapter sa composition aux nouvelles exigences économiques et sociales et aux priorités tracées par le programme que l’exécutif est tenu d’appliquer.

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