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Jeux ouverts

Il va falloir attendre la réunion du Parlement pour être éclairé sur les intentions du nouveau Premier ministre. Aucune date n’a été fixée et les dirigeants politiques n’excluent pas que les pourparlers se poursuivent encore cette semaine.
M. Jettou continue à faire le tour des partis. A chaque rendez-vous, les mêmes questions reviennent. Les premiers dirigeants des partis répondent à des interrogations précises. Des généralités. Du genre : vous vous situez où, avec qui, pour quels postes ministériels ? Les hommes politiques étant très peu bavards, par les temps qui courent, on peut imaginer le reste. L’ex-ministre de l’Intérieur ne quitterait ses invités qu’une fois le maximum de données recueillies. Cela lui permettrait d’éviter d’inutiles allers et retours. Surtout que le temps semble faire cruellement défaut. Au moins une douzaine de partis à voir d’urgence, avant de recueillir l’avis du reste (une autre dizaine). On parlerait aussi d’une éventuelle nouvelle architecture de l’Exécutif. De reconfiguration de pas mal de ministères.
Et avec chacun des partis «seniors», une fois que le nouveau Premier ministre aura rempli ses formulaires, une promesse de se retrouver, une fois que la visibilité est acquise, pour discuter des derniers développements. Voilà schématiquement où les choses en sont.
Cela dit, il faudra attendre la formation des groupes parlementaires et les nouvelles transhumances ou adhésions, pour savoir la nouvelle carte du nouveau Parlement. On signale, ici et là, le gain de parlementaires, élus sous d’autres couleurs, par quelques partis. Mais cela ne changerait point la donne. Car, de l’avis général, seuls les résultats du 27 septembre feraient foi.
En principe, dès la formation des groupes parlementaires et l’apparition des coalitions définitives, qui se feront à la lumière des «préférences» du Premier ministre nommé mercredi, le Bureau provisoire pourra convoquer le Parlement dans le but de mettre en place les instances dirigeantes. Ce bureau est formé du Secrétaire général du Parlement et de deux députés (le plus jeune et le plus âgé). Mais là encore, les tractations pourraient reprendre de plus belle et le risque d’enlisement n’est pas à écarter. Déjà, les partis politiques comptent les troupes parlementaires et se tiennent prêts à répondre présent, le moment venu.
Entre-temps, des instances partisanes pourront faire le point et décider de leurs «préférences» et choix, surtout que les options restent limitées entre deux alliances. Celle menée par l’USFP et celle de l’Istiqlal..
Le Parti du Premier ministre sortant semble traverser une situation «difficile» depuis la nomination du nouveau Premier ministre. La tendance majoritaire serait de ne pas siéger dans le gouvernement Jettou.
La frustration y serait encore immense. Des sons de cloche qui prônent le tout ou rien. Abderrahmane Youssoufi tente encore de faire raisonner ses camarades du Bureau politique et croit en des développements positifs. Avec les résultats du 27 septembre, les places au gouvernement sont chères.
L’offre est revue à la baisse, par rapport au passé, et la lutte pour les postes commence à battre son plein, un peu partout dans l’échiquier politique. Même en l’absence de visibilité. Des marchandages, ici et là, ont déjà commencé. Des luttes apparaissent entre jeunes loups et vieilles casseroles. Entre rivaux de toujours par clans interposés..
L’USFP convoquerait son Comité central le week-end. Il semblerait difficile de le réunir en semaine. Entre-temps, la jeunesse ittihadia veut se mettre aux devants de la scène, en interférant dans le débat politique au sein de la direction de l’USFP.
Pour sa part, le Parti de l’Istiqlal continue à conforter son alliance avec le PJD. Mais des amis d’Abbas El Fassi croient que le perchoir reviendrait à l’USFP, qui ne peut être remercié par un second revers. Le poste est plus protocolaire qu’un centre de décision. Mais la symbolique est mise en avant.
Reste que l’Istiqlal, qui a encore «gagné» deux sièges (deux élus sous la bannière de Lahjouji), pourra monter les enchères et bloquer le dégagement d’une formule majoritaire. Mais, c’est connu, certains de ses alliés sauteront sur la première occasion d’être au gouvernement pour oublier Abbas El Fassi. D’où la prudence de ce dernier qui ne veut pas arriver à un point de non retour avec ses amis d’hier.
Entre-temps, des informations filtrent. Des rumeurs aussi. Le Parti de la justice et du développement (PJD) était hier en réunion continue toute la matinée et une bonne partie de l’après-midi. Ses dirigeants étaient insaisissables pour vérifier certaines informations qui faisaient état de leur sollicitation pour entrer au gouvernement. Intox ou vérité? pas de fumée sans feu ? Ou bien une pure confusion née du travail d’exploration des intentions des uns et des autres ?
Selon les mêmes rumeurs, on lui aurait même proposé trois postes ministériels. Mais au stade actuel, les choses ne sont qu’au niveau de l’exploration. Même si les inattendus peuvent encore meubler notre quotidien. Mais la logique veut que la composition du futur Exécutif s’inscrive dans le cadre du discours d’orientation prononcé par S.M. le Roi à l’ouverture de la 7ème législature. Les grands chantiers sont fixés, il faudra seulement des partis et des hommes compétents pour les exécuter et les mener à bon port. Mais tout reste tributaire de la volonté des partis à faire preuve d’intelligence et d’efficacité, en choisissant les meilleurs cadres dont ils disposent. La compétence et la capacité du suivi sont les seuls atouts devant faire la différence. Pas les amitiés, le népotisme et les combines. Sinon, le prochain Exécutif ne fera pas long feu, le pays ne peut plus se permettre davantage de perte de temps.

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