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Justice-Intérieur : une nouvelle frontière est tracée

Les ministres de l’Intérieur et de la Justice sont parvenus à un accord pour mettre fin aux problèmes liés aux interférences dans les fonctions de ces deux départements, qui portaient préjudice directement ou indirectement- à l’indépendance de la Justice. Cela n’est nullement un voeux mais une réalité qui s’institue au fil des jours au sein de la société, rendant ainsi caduc et certaines pratiques et certaines doléances . Inutile de rappeler qu’une telle démarche aurait été vaine à un moment donné pour ne pas dire impossible à réaliser. Pourtant, l’ère du temps est à la modernité, à la modernisation des pratiques et au respect des une et des autres ; soit des attributions et prérogatives de tout un chacun . Fini, donc, le temps où l’Intérieur avait la mise sur l’ensemble des ministères. Faut-il rappeler son rôle dans la confection de la mosaïque politique du pays ? Faut-il rappeler comment a été fait le découpage administratif et comment se géraient les affaires publique ? Il y a à peine quelques mois, les organisations des droits de l’Homme et plusieurs partis politiques se contentaient de formuler leur espoir de voir se renforcer au Maroc la protection des individus contre la pratique de la torture et se concrétiser la mise en oeuvre de la Convention Internationale contre la Torture. Dans le même ordre d’aspirations, il a été question pendant fort longtemps de mise à terme de toute immixtion des autorités locales dans le fonctionnement de la justice, surtout dans le monde rural et d’une application saine du code des libertés publiques. Certes, la nouvelle portant sur l’accord entre l’Intérieur et la Justice ne saurait signifier qu’une chose à savoir que le pays change, que les pratiques d’antan s’éclipsent à petit feu ; mais il n’en demeure pas moins de signaler qu’un tel phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Car, les gens ont tendance à oublier vite certains faits significatifs. Bien entendu, l’avancée de l’histoire et du progrès ne s’effectue jamais à l’image d’une ligne droite. Déjà, dès la fin des années quatre-vingt, le Maroc a commencé à vivre sa longue réconciliation entre l’Etat et la société. Mais, à l’image des vagues, les percées « progressistes « étaient des fois perturbées par des reculs. En 1994, une grande partie de détenus d’opinion ont été libérés, mais deux années plus tard, une chasse aux sorcières a été déclenchée à l’égard des milieux affairistes. Dans plusieurs cas, la Justice ne faisait que répondre aux exigences des appareils de coercition. Si aujourd’hui, les langues se délient, c’est parce que les noeuds de la répression se dénouent. Officiellement, cette nouvelle démarche a été amorcée par S.M. Mohammed VI le mardi 12 octobre 1999, dans son discours prononcé à Casablanca devant les responsables des Régions, wilayas, préfectures et provinces du Royaume, les cadres de l’Administration et les représentants des citoyens. A cette occasion, le Souverain a annoncé que le nouveau concept de l’autorité est « un concept fondé sur la protection des services publics, des affaires locales, des libertés individuelles et collectives, sur la préservation de la sécurité et de la stabilité, la gestion du fait local et le maintien de la paix sociale ». Et d’ajouter que « la responsabilité de l’autorité dans les divers domaines de ses compétences consiste à assurer la protection des libertés, à préserver les droits, à veiller à l’accomplissement des devoirs et à réunir les conditions nécessaires qu’exige l’Etat de droit « .

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