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Khabbachi mouche Lmrabet

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Le Syndicat national
de la presse marocaine (SNPM) a rendu public, mardi, un communiqué dans lequel il condamne les propos diffamatoires du journaliste
Ali Lmrabet à l’égard de ses
collègues de l’agence MAP à l’étranger, et spécialement ceux en poste à Madrid, qualifiés de "mouchards" à la solde des services chargés de rédiger des "rapports de police".
Tout a commencé quand le quotidien espagnol "El Mundo" a publié dans son édition du vendredi 11 mars un article de son collaborateur, Ali Lmrabet, sous le titre une "Armée de mouchards". Dans une mise au point adressée à El Mundo, les deux correspondants de la MAP à Madrid, Saïd Ida Hassan et Masaoud Mansouri, ont estimé que Lmrabet est "Libre de vouloir trouver coûte que coûte une connexion du régime et des services de renseignements marocains avec les attentats terroristes du 11 mars 2004 à Madrid. Mais de là à embarquer des journalistes marocains, en l’occurrence les correspondants de l’agence
de presse marocaine MAP, dans cette fumeuse conspiration ourdie, voilà qui dénote d’une légèreté irresponsable qu’aucun journaliste qui se respecte et soucieux d’un minimum de sens déontologique ne saurait commettre". Dans ce manifeste, intitulé "Contre l’impunité de la plume", les deux journalistes de la MAP ont rappelé le contenu de l’article de Lmrabet où ce dernier traite, sans le commencement d’une preuve, "ses confrères correspondants de la MAP à Madrid d’informateurs parmi l’armée de mouchards à la solde des services de renseignements marocains, et qui dénoncent leurs compatriotes aux autorités marocaines. Aussi, Ida Hassan et Madani ont appelé Lmrabet à s’informer auprès "des dizaines de ressortissants marocains, militants associatifs, étudiants, cadres supérieurs ou simples travailleurs en Espagne, quel genre de relations ils entretiennent avec les correspondants de la MAP à Madrid.
Ces derniers sont "à l’écoute de leur moindre doléance, transmettant à l’opinion publique leurs attentes et leurs frustrations, en usant de leurs plumes et non du mouchardage".
Effectivement, le bureau de la MAP à Madrid a fait couler beaucoup d’encre au sujet de l’affaire de la famille Lachheb, dont le fils Ali a été assassiné à
Barcelone, en janvier. Le même traitement professionnel a été réservé à la famille Housni dont le fils Aziz a été emporté par le racisme aveugle à El Ejido il y a à peine un mois, ainsi qu’aux centaines de travailleurs marocains qui vivent dans un quasi-esclavagisme sous les "cortijos de la honte" à Almeria.
"Par son acte gratuit, Lmrabet n’a rien trouvé mieux à faire que de désigner à la vindicte publique les correspondants de la MAP à Madrid. Par ses affirmations, il sait pertinemment qu’il entache gravement leur crédibilité auprès des autorités qui les ont dûment accrédités et en bonne connaissance de cause de leur statut de journaliste professionnel. Il salit également leur réputation professionnelle auprès de leurs confrères espagnols et étrangers en poste à Madrid et porte atteinte, tout court, à leur honneur", affirme les correspondants de la MAP à Madrid. Ils ajoutent que Lmrabet "doit se souvenir que les journalistes de la MAP qu’il accuse maintenant des pires infamies, constituent le gros des bataillons du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui ne lui a pas ménagé son soutien lors de ses démêlées avec la justice" marocaine en tant que directeur de "Demain".
A noter que Mansour et Ida Hassan ont saisi depuis plus d’une semaine la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters Sans Frontières (RSF) ainsi que "Article 19", une association de journalistes dont le siège est en Grande-Bretagne. Mais jusqu’à présent, ces trois organismes n’ont pas réagi. Ce mutisme signifie-t-il que les journalistes qui ne s’attaquent pas au régime marocain et qui ne sont pas des "briseurs de tabous" n’ont droit à aucune défense?
Mansour Madani est pourtant un membre de RSF, Saïd Ida Hassan est membre de Transparency-International.
En tout cas, ces deux journalistes ne comptent pas baisser les bras. Ils estiment que Lmrabet "qui s’est promptement solidarisé, et tout à son honneur, avec un confrère espagnol accusé du même motif de collaboration avec les services de renseignements de son pays, ne devra pas s’étonner que la justice espagnole contre laquelle il ne porte aucun grief, en fasse de même dans notre cas".

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