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L’ INPBP conclut à un éventuel règlement de compte politique

© D.R

Driss Jettou s’est expliqué, samedi 27 mars à Rabat, devant l’Instance nationale de protection des biens publics (INPBP) au sujet du changement d’itinéraire de la voie express au sud-ouest de Casablanca. Suite à la diffusion par la chaîne Al Jazeera, lors de son émission consacrée à l’actualité  maghrébine «La récolte maghrébine», vendredi 26 mars, d’un débat sur cette affaire marqué par l’intervention de deux membres de l’INPBP, l’ancien Premier ministre a demandé à rencontrer les dirigeants de l’Instance pour leur expliquer sa position. Chose faite le lendemain même à Rabat. Trois membres de l’Instance ont  ainsi assisté à cette rencontre qui a duré trois heures, selon un  communiqué de cette Instance dirigée par Mohamed Tarik Sbai. «Plusieurs supports médiatiques ont relayé des informations et des rapports qui mettent en exergue l’implication de l’ancien Premier ministre, Driss Jettou, dans l’affaire du changement d’itinéraire de l’autoroute pour joindre quarante hectares de terrain faisant partie de la zone rurale à la zone urbaine de Casablanca avec la complicité des responsables du ministère du Transport et de l’Equipement ainsi que d’autres services», précise le communiqué . Lors de cette rencontre, les membres de l’Instance nationale ont «assuré Driss Jettou que l’INPBP n’a jamais porté atteinte à personne et que la promotion de la culture de l’exemplarité et de la soumission à la loi figure parmi ses priorités, ajoutant que l’objectif de l’Instance à travers cette rencontre était le rétablissement de la vérité». Ainsi, et «dans un climat serein, Driss Jettou nous a raconté l’histoire de l’acquisition d’un terrain au prix de 720 dirhams le mètre carré,  en vertu d’une promesse de vente», précise la même source, ajoutant que «le terrain en question est toujours en possession de la famille Haddiouine». Driss Jettou a indiqué, en outre, selon le communiqué, que «son projet d’investissement contient une zone industrielle et logistique étendue sur une superficie de 170.000 mètres carré, contenant des locaux industriels, engageant une enveloppe de 800 millions de dirhams et d’ajouter que selon ses prévisions, le projet devait créer 5000 emplois». Concernant l’accusation de trafic d’influence, Driss Jettou a affirmé «qu’il n’a exercé aucune pression et qu’il n’a pas exploité son poste de Premier ministre afin de joindre quarante hectares de terrain à la zone urbaine de Casablanca». «Après avoir consulté un exemplaire de plan que possède Driss Jettou et qui est promulgué par les ministères de l’Intérieur, de l’Habitat et de l’Equipement, et qui a été présenté lors d’une réunion au Palais royal le 21 octobre 2008, la planification était toujours la même et n’a fait l’objet d’aucune modification, ajoutant que les travaux n’ont pas encore démarré et que la cause de la déviation, qui paraît dans le plan du projet, était le fait que le ministère de l’Equipement a voulu éviter les frais de dédommagement des habitants des bidonvilles avoisinant la voie express, même si les propriétaires du terrain en question ont affirmé qu’ils étaient prêts à supporter les frais de dédommagement et ont notifié leur opposition au sujet de la construction de l’autoroute au milieu de leurs terrains, ajoute le communiqué. En consultant, encore une fois, les plans mis à la disposition de l’Instance nationale, «la présence du groupe KLK» a attiré l’attention de l’INPBP. «Car ce groupe n’a pas été cité par les médias, sachant  qu’il entreprend des projets touristiques gigantesques», indique le communiqué, précisant  «qu’ils existent dans la région des projets immobiliers dont les noms de leurs propriétaires n’ont pas été cités par les médias». Ceci donne l’impression, selon l’Instance, qu’il y aurait «précipitation d’accusation» et qu’après les investigations de l’Instance, il s’est avéré que l’affaire serait «une affaire de règlement de compte politique». L’Instance nationale a tenu à travers son communiqué à saluer l’initiative de Driss Jettou consistant à s’ouvrir sur l’Instance et de présenter ses explications sur cette affaire. «L’Instance espère que les responsables, qui ne prennent même pas la peine de répondre à nos correspondances, emprunteront le pas à M. Jettou», ajoute l’Instance assurant l’opinion publique qu’elle ne vise nullement de porter atteinte à personne mais juste de rétablir la vérité dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.


Le ministère de la Justice ordonne une enquête
Le Parquet près la Cour d’appel de Casablanca a ordonné, mardi 23 mars, une enquête sur les circonstances du changement d’itinéraire de l’autoroute au sud-ouest de Casablanca destiné à intégrer un bien foncier dans le périmètre urbain. 
Un communiqué du ministère de la Justice précise que cette enquête a été décidée «suite aux investigations menées à propos du changement d’itinéraire de l’autoroute au sud-ouest de Casablanca aux fins d’intégrer un bien foncier dans le périmètre urbain, au sujet duquel une société a présenté un projet d’habitat et de logistique, et ce contrairement aux dispositions du schéma directeur d’aménagement urbain de la ville». Le communiqué ajoute que le Parquet a ordonné à la police judiciaire de diligenter une enquête à ce sujet.

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