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La base marocaine d’Al Qaïda

Ils étaient trois Saoudiens, âgés de 25 à 35 ans, et sept Marocains à avoir été arrêtés un 22 mai 2002. Une cellule dormante d’Al Qaïda, bien installée au Maroc et soupçonnée d’avoir préparé des attentats terroristes dans le pays et contre des navires de l’OTAN dans le détroit de Gibraltar, venait d’être démantelée. Un procès de longue haleine s’en est suivi. Les chefs d’inculpations sont allés de mariage contraire à la loi, à l’infraction, à la législation sur le séjour des étrangers, en passant par association de malfaiteurs, tentative d’homicide volontaire, tentative de sabotage à l’explosif, faux et usage de faux de documents administratifs. Le procès s’est terminé avec un jugement relativement clément à l’égard des Saoudiens incriminés, 10 ans de prison. Mais il aura au moins, et bien avant les attentats du 16 mai, fait éclater la présence d’Al Qaïda au Maroc au grand jour. Le pays, les Saoudiens, dont deux avaient été arrêtés à l’aéroport Mohammed V de Casablanca alors que le troisième a été appréhendé à Rabat, le connaissent très bien. Ils s’étaient même mariés à des Marocaines qui apparaissaient toutes couvertes de tchadors lors du procès. En plus, ce réseau dormant d’Al Qaïda entretenait des contacts avec la famille d’Abou Hafs, un des théoriciens de la terreur. Le but des Saoudiens était de préparer des opérations terroristes contre les intérêts américains, britanniques et israéliens en prenant pour base le Maroc. Ils avaient également l’intention d’attaquer des navires de guerre de l’OTAN qui traversent régulièrement le détroit de Gibraltar. La filature des suspects a duré plusieurs jours et a pris fin au moment où deux suspects tentaient de quitter le pays. Ils ont reconnu avoir suivi des entraînements en Afghanistan sur le maniement des explosifs et l’organisation des attentats. Ils auraient même contribué au départ de plusieurs Marocains vers l’Afghanistan, lors de la guerre contre les Soviétiques. L’Afghanistan à partir duquel le chef du réseau Al Qaïda, Oussama Ben Laden avait par ailleurs cité le Maroc parmi les pays arabes « apostats » dans une cassette sonore qui lui avait été attribuée. « Les musulmans doivent se mobiliser pour se libérer du joug de ces régimes apostats, asservis par l’Amérique. Parmi les pays qui devraient être libérés, figurent la Jordanie, le Maroc, le Nigeria, le Pakistan, le pays des deux saintes mosquées (l’Arabie saoudite) et le Yémen », avait-il dit. Dans ce sens, la mission des trois Saoudiens tournait autour d’une simple reconnaissance du terrain, chose qu’ils n’avaient pas niée. Leur capture a été possible grâce à une coopération étroite entre les services de renseignement marocain, américain et saoudien. Ce sont à les interrogatoires des 17 Marocains détenus à Guantanamo (Cuba) qui auraient permis les identifier. De quoi attester qu’ils n’étaient qu’un maillon de toute une chaîne du terrorisme, omniprésente et omnipotente.

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